Donald Trump a informé le Congrès de son intention de mettre fin au traitement commercial préférentiel de la Turquie, officiellement, en raison du développement et de la diversification de son économie. Aussi, la Turquie n’est-elle plus, selon lui, un pays en développement qui puisse en bénéficier.
La Turquie a perdu lundi 4 février son statut de pays en développement bénéficiant du SGP (Système généralisé de préférences), officiellement, en raison de son niveau de développement économique accru. Elle n’est plus considérée par les États-Unis comme un pays en développement, dont certains produits peuvent entrer sur le sol américain sans barrière douanière.
«Je pense toutefois que le contrat du gouvernement turc d’achat de systèmes russes S-400 a constitué la raison essentielle de cette décision de Trump. Le conflit entre la Turquie et les États-Unis à propos de ces systèmes russes ne date pas d’aujourd’hui», a estimé le spécialiste de l’économie turque Oguz Demir, directeur du Centre de recherche de l’UE à Istanbul.
Et de supposer que cette décision du Président états-unien ne manquerait pas de se répercuter douloureusement sur l’économie turque.
«À mon avis, par sa décision, le Président Trump a voulu laisser entendre au gouvernement turc que les tensions politiques, si elles reprenaient, entre la Turquie et les États-Unis, auraient des conséquences économiques», a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.
Il a rappelé qu’en octobre, Donald Trump avait menacé le gouvernement turc d’affecter l’économie de la Turquie par des sanctions.
«Le gouvernement turc est accablé par de graves problèmes économiques, et il [Donald Trump, ndlr] utilise ces problèmes à titre d’instrument pour contraindre Ankara à faire ce qu’il veut. Quoi qu’il en soit, la Turquie ne cesse d’insister sur l’acquisition des systèmes russes S-400», a résumé l’expert.
Fin 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) pour la livraison de S-400, prévue en juillet 2019. Washington a prévenu Ankara que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l’achat d’avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin et entraîner l’instauration de sanctions américaines. Le Président Erdogan est resté insensible à ces menaces, déclarant que la Turquie ne reviendrait pas sur sa décision d’acheter des missiles sol-air S-400 à la Russie, en dépit des pressions des États-Unis.
Qui plus est, Recep Tayyip Erdogan a estimé qu’après avoir achevé l’achat des systèmes de missiles sol-air russes S-400, son pays pourrait également acquérir à l’avenir des S-500, une modification plus avancée de ce système.