Un universitaire très proche du président sud-coréen et partisan convaincu comme ce dernier du dialogue avec Pyongyang a été nommé aujourd’hui à la tête du ministère sud-coréen de l’Unification, qui gère les questions relatives à la Corée du Nord.
Le remplacement de Cho Myoung-gyon par Kim Yeon-chul s’inscrit dans le cadre d’un remaniement plus vaste et intervient une semaine après le deuxième sommet entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-un. Cette rencontre à Hanoï s’est achevée jeudi dernier de façon abrupte, sans même que les deux hommes ne se mettent d’accord sur une déclaration commune. En dépit de ce fiasco, le président sud-coréen Moon Jae-in a exhorté lundi les Etats-Unis et la Corée du Nord à reprendre au plus vite les discussions sur la dénucléarisation.
Moon Jae-in, qui avait été élu il y a deux ans en défendant le dialogue avec le Nord alors que la péninsule était au bord de la guerre nucléaire, a aussi exhorté ses conseillers à comprendre ce qui avait échoué lors de la rencontre pourtant très attendue de la semaine dernière. Moon Jae-ins’est aussi dit en faveur de la reprise des voyages organisés de Sud-Coréens dans la station touristique nord-coréenne du Mont Kumgang. Il a aussi indiqué qu’il consulterait Washington sur la façon de relancer les opérations dans la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, où des entreprises sud-coréennes employait de la main d’oeuvre du Nord. La relance de ces deux projets est de nature à enfreindre les sanctions internationales qui pèsent sur la Corée du Nord.
Kim Yeon-chul, qui dirigeait depuis l’an passé l’Institut coréen pour l’unification nationale, un organe gouvernemental, est très proche du président Moon. Il avait l’an passé salué sa décision de profiter de la tenue des jeux Olympiques d’hiver en Corée du Sud pour tendre la main vers le Nord. Les JO de Pyeongchang furent la première manifestation concrète du rapprochement intercoréen début 2018, après des années de montée des tensions au sujet des programmes nucléaire et balistique de Pékin.
En 2016, Kim Yeon-chul avait en revanche fortement critiqué la décision de l’ancienne présidente Park Geun-hye de fermer Kaesong en réponse aux essais nucléaire et balistique du Nord. Kim Yeon-chul est « un expert de la coopération économique avec la Corée du Nord et de ses dossiers nucléaires », a indiqué la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne. Son prédecesseur Cho Myoung-gyon, qui était entré au ministère de l’Unification en 1980, en avait pris la tête en 2017.