20 ans depuis l’adhésion de la Pologne à l’Otan

Il y a 20 ans, le 12 mars 1999, comme la Tchéquie et la Hongrie, la Pologne adhérait à l’Otan. Cette décision n’a pas été saluée à l’unanimité par toutes ses forces politiques, certaines y percevant une menace envers ses intérêts nationaux. Un ex-député s’était alors abstenu lors du vote à la Diète polonaise.

L’ancien député de la Diète polonaise Peter Ikonovich a évoqué la séance mémorable lors de laquelle l’acte d’adhésion de la Pologne à l’Otan avait été adopté et au cours de laquelle il s’était abstenu lors du scrutin.

«Il me semblait alors que le monde était en train d’entrer dans une ère de coexistence pacifique, et que la dissolution de l’Organisation du Traité de Varsovie servirait de base pour celle du Traité de l’Atlantique Nord. Quant à la Pologne, je concevais son comportement ultérieur comme similaire à celui de la Finlande», a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.

Et de préciser qu’elle aurait dû adopter, selon lui, une position de neutralité pour ne pas assumer les dépenses exorbitantes liées aux armements.

«Mais il n’en était rien. À la différence de la Tchéquie, le modèle pacifiste n’est pas populaire en Pologne. Dans notre pays, les politiciens aiment de toute évidence faire la guerre», a constaté M.Ikonovich.

Il a rappelé à cette occasion la participation de la Pologne à la guerre en Irak contre laquelle la plupart des Polonais s’étaient alors prononcés explicitement.

«Nul n’ignore que le rôle de l’Otan ne se réduit pas à la défense. Sa récente agression au Proche-Orient montre que c’est un bloc agressif. Aussi, son existence ne renforce-t-elle pas la sécurité dans le monde, mais l’affaiblit au contraire», a exposé le Polonais.

Selon ce dernier, la perte par la Pologne de ses marchés traditionnels à l’est est le résultat d’une myopie politique.

«Le retour sur le marché russe serait très long, sinon impossible, car la nature ne tolère pas de vide. […] Là où autrefois nous vendions notre viande de porc, les Chinois le font à présent. […] Nous nous cherchons des ennemis tout près, et des amis loin», a déploré l’interlocuteur.