Le 70e anniversaire de l’Otan a été l’occasion pour beaucoup de s’interroger sur les véritables objectifs de l’Alliance et, en général, sur sa raison d’être après la disparition de l’Organisation du Traité de Varsovie. L’ex-Premier ministre de la Slovaquie Jan Carnogursky, militant anti-Otan, a exposé son point de vue.
Après la dissolution de l’Organisation du Traité de Varsovie, l’Otan a perdu sa raison d’être, a déclaré l’ex-Premier ministre slovaque Jan Carnogursky, dont le pays a récemment accueilli un sommet des neuf pays du flanc est de l’Alliance, occasion de marquer le 70e anniversaire du bloc en présence de son secrétaire général Jens Stoltenberg.
«Après la dissolution de l’Organisation du Traité de Varsovie, l’Otan est devenue bel et bien inutile. À présent, l’Alliance ne remplit aucune fonction défensive ni à l’égard de la Slovaquie ni à l’égard de l’Europe. La principale menace à la sécurité de l’Europe, ce sont les terroristes et la vague de migrations que les terroristes peuvent utiliser afin de pénétrer sur le continent. Pourtant, l’Otan n’entend pas aider l’Europe sur cette question», a expliqué l’interlocuteur de l’agence.
Jan Carnogursky qui dirige à présent un mouvement contre l’Otan a avoué sa préoccupation du fait que l’Alliance ne cesse d’essayer d’entraîner la Slovaquie dans une confrontation avec Moscou.
«Par tradition, la Slovaquie est un pays russophile. Les résultats des derniers sondages montrent que la Slovaquie est le pays le plus russophile d’Europe centrale et orientale. Aussi, n’importe quel acte inamical envers la Russie ne trouvera-t-il pas d’appui au sein de la société slovaque», a-t-il ajouté.
Selon l’homme politique, les Slovaques ne comprendront sans doute pas non plus une augmentation des dépenses militaires sans comprendre à quoi elles seront destinées. Ces dépenses sont-elles vraiment nécessaires pour renforcer la sécurité nationale ou s’agit-il tout simplement du désir des États-Unis de vendre leurs armements?
«Ces derniers temps, les Américains montrent un trop vif intérêt pour la Slovaquie, dont le territoire conviendrait pour leur base, conventionnelle ou autre. La Slovaquie ne doit pas le permettre», a prévenu l’ex-Premier ministre du pays.
Les dirigeants des neuf pays de l’aile orientale de l’Otan (la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, les trois pays baltes et la Slovaquie) se sont réunis fin février à Kosice, en Slovaquie, en présence du secrétaire général du bloc, Jens Stoltenberg, pour célébrer le 20e ou le 15e anniversaire de leur adhésion à l’Alliance, ainsi que le 70e anniversaire de celle-ci. Ce format des «neuf pays de Bucarest» (B9) avait été initié en Roumanie en 2014.