Prague devrait écouter les États-Unis et se mettre enfin à s’armer pour mériter l’assistance de Washington en cas de conflit militaire, a déclaré dans une interview l’ex-représentant tchèque à l’Otan, le général à la retraite Jiri Sedivy. L’avis de Josef Skala, ancien vice-président du Parti communiste de Bohême et Moravie.
La sécurité dont se préoccupe tant l’ex-représentant tchèque à l’Otan, le général à la retraite Jiri Sedivy, est garantie par l’article 5 du traité de l’Atlantique nord ou traité de Washington, a indiqué Josef Skala, ancien vice-président du Parti communiste de Bohême et Moravie (KSCM).
C’est ainsi que l’historien tchèque a commenté la déclaration du général sur la nécessité de suivre les consignes des États-Unis afin de mériter leur protection en cas de conflit militaire.
«Cet article 5 [du traité de Washington, ndlr] dispose qu’en cas d’agression contre un pays-membre de l’Otan, les autres membres de l’Alliance doivent décider comment l’aider et l’aider ou non en principe. L’Histoire nous a appris, à nous les Tchèques, que des accords d’alliés même beaucoup moins jésuitiques n’étaient pas toujours respectés», a poursuivi M.Skala.
Et de rappeler à cette occasion l’accord signé entre la Tchécoslovaquie et la France au milieu des années 1930.
«Sur le papier, cela paraissait encore plus solide. Néanmoins, il ne nous a pas protégés contre les accords de Munich qui avaient été soutenus non seulement par Paris, mais aussi par Londres, dont l’assistance était aussi espérée par Prague», a expliqué le communiste tchèque.
Les accords de Munich, signés en 1938 entre Berlin, Paris, Londres et Rome, ont en fait scellé la mort de la Tchécoslovaquie en tant qu’État indépendant et permis à Hitler d’annexer les régions tchécoslovaques peuplées d’Allemands.
«Par ailleurs, la Maison-Blanche avec plusieurs États latino-américains nous ont également appelés à nous rendre à Hitler. Edvard Benes, notre Président de l’époque, reproduit tout cela dans ses mémoires», a déclaré le Tchèque.
Et de s’interroger sur l’intérêt des États-Unis à assurer la sécurité de la République tchèque.
«Se peut-il qu’ils cherchent tout simplement à nous entraîner dans leurs plans d’agression sur d’autres continents dans l’intérêt de leurs élites rapaces? […] Et quel est donc l’intérêt de notre pays à une confrontation entre les puissances nucléaires dans laquelle les États-Unis s’appliquent à nous entraîner? Tenons-nous effectivement à nous retrouver parmi les premières cibles d’une frappe?», a continué l’homme politique.
Selon ce dernier, la capacité de défense de la République tchèque est aujourd’hui dans un état déplorable.
«Un État incapable de défendre son propre territoire n’est souverain que sur le papier. […] La Tchéquie doit renforcer sa propre capacité de défense au lieu d’enrichir les entreprises d’armements américaines par nos impôts et financer les guerres de renversement de gouvernements dans les pays qui ne menacent ni nous ni les États-Unis, mais ne font que se défendre contre un diktat rapace», a résumé l’interlocuteur.