Le prix Nobel de la Paix Kailash Satyarthi a exhorté aujourd’hui les gouvernements européens à protéger les enfants de leurs ressortissants ayant combattu dans les rangs du groupe Etat islamique, quelques jours après la mort d’un nourrisson britannique dans un camp en Syrie.
«Ces enfants ne sont pas des djihadistes», a lancé l’activiste indien, récompensé en 2014 par le jury du Nobel pour son inlassable lutte en faveur des droits des enfants, lors d’un entretien avec l’AFP à Paris. «Si nous ne sommes pas capables de leur prodiguer les soins et la protection appropriés, ainsi que l’amour, le respect et la reconnaissance qui leur sont dus en tant qu’être humains, nous courons un plus grand risque de les voir exploités et manipulés», a-t-il estimé. «Il vaudrait mieux les accueillir parmi nous».
Le sort des combattants étrangers du groupe EI et de leur famille, représente un casse-tête tant pour les autorités semi-autonomes kurdes, qui réclament leur rapatriement, que pour les pays occidentaux, qui rechignent globalement à les reprendre. Selon l’Unicef, quelque 3000 enfants de 43 nationalités sont notamment hébergés dans le camp d’Al-Hol, au nord-est de la Syrie, qui a accueilli la majorité des personnes fuyant ces dernières semaines l’ultime poche de l’EI, pilonnée par les Forces démocratiques syriennes (FDS).
Quelques pays, notamment la Russie, ont rapatrié des enfants, les confiant à des membres de leur famille ou à des familles d’accueil, mais la Grande-Bretagne, la France et la Belgique se montrent réticentes. Les pressions en faveur de leur rapatriement se sont multipliées ces derniers jours, après l’annonce vendredi de la mort en Syrie du bébé d’une jeune femme déchue de sa nationalité britannique pour avoir rejoint l’EI.