La cheffe de la diplomatie autrichienne prône des « liens forts » avec Moscou

La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a prôné mardi le maintien de « liens forts » avec la Russie, à l’occasion d’une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou.

La ministre apparentée au parti d’extrême droite FPÖ, qui avait fait scandale en août dernier en valsant avec le président russe Vladimir Poutine à son mariage au moment où son pays présidait l’Union européenne, a fait l’éloge des « relations bilatérales traditionnellement excellentes » entre Moscou et Vienne.

« Nous suivons les principes de l’Union européenne » qui a introduit une série de sanctions contre Moscou depuis 2014 en raison de son rôle présumé dans le conflit ukrainien, « mais en même temps, nous essayons de maintenir des liens forts avec la Russie », a souligné Mme Kneissl, selon ses propos traduits en russe.

L’Autriche envisage notamment d’ouvrir un consulat général à Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie (nord-ouest), et un consulat honoraire à Novossibirsk, en Sibérie, a-t-elle précisé.

« L’Autriche reste un partenaire économique important pour la Russie », a assuré pour sa part Sergueï Lavrov.

« Nous sommes satisfaits des résultats des pourparlers et nous allons poursuivre des contacts étroits », a-t-il ajouté.

La visite de la cheffe de la diplomatie autrichienne intervient quatre mois après un scandale d’espionnage en Autriche où un ancien colonel a été accusé d’avoir travaillé pendant des décennies pour les services spéciaux russes.

Révélée début novembre par le chancelier conservateur Sebastian Kurz, qui a dénoncé un procédé « inacceptable », cette affaire a jeté une ombre sur les relations austro-russes, jusque là empreintes de cordialité.

Karin Kneissl avait alors annulé son déplacement prévu à Moscou début décembre et le Kremlin a pour sa part déploré la publicité donnée à cette affaire.

Mardi, Mme Kneissl a assuré que ce scandale n’aurait pas d’impact sur les relations entre Moscou et Vienne. « Aujourd’hui, on a très bien senti qu’on pouvait séparer une chose de l’autre », a souligné la ministre autrichienne.

La participation de M. Poutine au mariage de Mme Kneissl avait par ailleurs suscité en août la consternation de la presse et de l’opposition autrichiennes, qui avaient évoqué les dommages qu’elle pourraient causer à l’image de neutralité de l’Autriche.

Vladimir Poutine avait pour sa part défendu un voyage « strictement privé » en Autriche.

Le parti FPÖ, qui a nommé Karin Kneissl à la tête de la diplomatie autrichienne, a un accord de coopération avec le parti Russie unie de M. Poutine depuis 2016.