Vladimir Poutine souhaitait, au début des années 2000, se rapprocher de l’Europe qui a pourtant refusé de collaborer avec la Russie, ce qui est «un jeu sacrément dangereux», a déclaré dans une interview à Der Spiegel un ancien conseiller allemand en politique étrangère.
Horst Teltschik, ex-conseiller en politique étrangère allemand, a déclaré dans une interview au journal Der Spiegel que le Président russe souhaitait, au début de sa présidence, se rapprocher de l’Union européenne, mais que celle-ci s’était détournée de Moscou.
Dans ce contexte, il a évoqué pour le journaliste sa «sympathie pour l’ex-homme du KGB».
«En politique, j’ai appris qu’il ne s’agissait pas de sympathie, mais d’intérêts. Mais comme vous le demandez, oui, j’ai connu Poutine comme un interlocuteur charmant et ouvert d’esprit.»
Toutefois, a poursuivi Horst Teltschik, l’Europe a refusé de collaborer avec la Russie, s’alliant aux États-Unis pour se concentrer sur l’entrée de l’Ukraine au sein de l’Union européenne et de l’Otan. Selon lui, les Européens et les Américains «auraient dû faire des offres à la Russie», en mettant en place notamment «une zone de libre-échange paneuropéenne».
«Mais nous n’avons rien offert. Pourquoi?», s’est-il demandé.
Il a fait remarquer que la politique actuelle de l’Alliance atlantique était loin de détendre la situation, car les vols de reconnaissance et les exercices organisés près des frontières russes ne font que monter la confrontation d’un cran.
«C’est un jeu sacrément dangereux», a-t-il affirmé, ajoutant que «les intérêts de Moscou étaient essentiellement défensifs».
Toujours d’après Der Spiegel, Horst Teltschik a souligné que dans le contexte actuel, l’UE se devait de bâtir des relations constructives avec Moscou.
Horst Teltschik avait été conseiller en politique étrangère auprès de l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl et a dirigé, de 1999 à 2008, la Conférence de Munich sur la sécurité. Il a joué l’un des rôles principaux lors des discussions sur la réunification de l’Allemagne.