Le Venezuela a décrété «l’état d’alerte» sur fond de panne d’électricité gigantesque dans le pays

L’Assemblée nationale, le seul organe contrôlé par l’opposition au Venezuela, a décrété «l’état d’alerte» sur fond de panne d’électricité gigantesque dans le pays, a annoncé la chaîne de télévision Vivoplay, alors que le gouvernement de Nicolas Maduro promet à l’Onu de fournir des preuves de l’implication de Washington dans le blackout.

L’Assemblée nationale du Venezuela, réunie lundi en séance extraordinaire, a décrété «l’état d’alerte» sur fond de panne d’électricité gigantesque qui frappe le pays depuis quatre jours, a annoncé la chaîne de télévision Vivoplay.

L’«état d’alerte» durerait 30 jours et pourrait être prolongé, d’après la chaîne.

Selon l’AFP, les députés ont pris cette décision à la demande de Juan Guaido, qui s’était autoproclamé «Président en exercice du Venezuela» le 23 janvier, déclenchant une crise politique dans le pays.

Une panne d’électricité importante a frappé le Venezuela le 7 mars, Caracas et presque tout le pays ayant été plongés dans l’obscurité. Le fournisseur national d’électricité Corpoelec a dénoncé un «sabotage» dans la centrale hydroélectrique majeure de Guri. Les médias ont fait état de pannes de courant dans 21 des 23 États du Venezuela. Dimanche, l’électricité a été partiellement restaurée dans la municipalité de Chacao à Caracas, où se trouvent les ambassades de plusieurs pays et des hôtels prisés par les touristes. Le Président Maduro a dénoncé des cyberattaques contre le système énergétique vénézuélien avant d’accuser les États-Unis d’avoir mené une guerre de l’énergie contre son pays. Washington a nié avoir joué un rôle dans cette crise.

Le gouvernement de Nicolas Maduro a annoncé le 8 mars qu’il allait fournir à l’Onu «des preuves» d’une responsabilité des États-Unis dans la panne.

La crise politique a éclaté au Venezuela quand l’opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s’est autoproclamé «Président en exercice du pays» et a prêté serment au cours d’une manifestation. Les États-Unis et une cinquantaine d’autres pays, dont la France et l’Allemagne, l’ont reconnu comme «Président par intérim». La Chine, la Russie, la Turquie et le Mexique ont apporté leur soutien au gouvernement en place. Le Président Nicolas Maduro, qui a prêté serment pour son deuxième mandat le 10 janvier, a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis.