La Russie et la Turquie sont en discussion pour mener des patrouilles conjointes dans le secteur de Tal Rifaat, dans le nord de la Syrie, qu’Ankara a plusieurs fois menacé d’attaquer, a annoncé aujourd’hui le ministère turc de la Défense.
«Nous continuons de nous coordonner avec la Russie dans le but de mettre en place des patrouilles conjointes à Tal Rifaat afin de prévenir les agressions contre nos éléments depuis cette zone», a déclaré le ministère turc cité par l’agence de presse étatique Anadolu. Contrôlée par une milice kurde soutenue par Washington, les Unités de protection du peuple (YPG), la ville de Tal Rifaat est située au nord d’Alep. Des échanges de tirs ont fréquemment lieu entre les YPG et des positions occupées par les soldats turcs et des rebelles syriens appuyés par Ankara dans la région d’Afrine, à l’ouest de la ville.
En décembre dernier, un soldat turc y a ainsi été tué par des tirs des YPG depuis Tal Rifaat, selon le ministère turc de la Défense. La Turquie, qui qualifie les YPG de groupe «terroriste», a plusieurs fois menacé de lancer une offensive contre Tal Rifaat, mais Moscou s’y oppose. La Russie, parrain du régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, qui appuie des groupes rebelles cherchant à le renverser, coopèrent étroitement sur le dossier syrien. Ils ont ainsi conclu avec l’Iran un accord qui a permis une trêve relative dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
La semaine dernière, la Turquie a annoncé le début de patrouilles russes et turques de part et d’autre de la limite de la province d’Idleb. La situation dans le nord de la Syrie illustre la complexité du conflit qui ravage ce pays, avec notamment l’intervention de militaires de plusieurs pays étrangers aux intérêts divergents. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 360.000 morts et plusieurs millions de déplacés.