Le chef de l’opposition indienne Rahul Gandhi a promis aujourd’hui qu’un tiers des emplois gouvernementaux et des sièges au parlement serait réservé aux femmes en cas de victoire aux prochaines élections législatives de son parti du Congrès (centre gauche).
Près de 430 millions de femmes sont appelées à voter aux élections qui se dérouleront du 11 avril au 19 mai en Inde. Le pays connaît un des plus faibles taux d’emploi des femmes dans le monde. Narendra Modi, du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), briguera un deuxième mandat pour conduire ce pays de 1,25 milliard d’habitants, le deuxième le plus peuplé au monde. Il fera face à Rahul Gandhi, fils du premier ministre assassiné Rajiv Gandhi.
Rahul Gandhi a souligné l’importance de remédier aux déséquilibres hommes-femmes et a soutenu l’idée de quotas pour les femmes dans l’administration nationale et au parlement. «Les femmes sont généralement plus intelligentes que les hommes», a-t-il déclaré devant une assistance exclusivement féminine au cours d’un meeting électoral tenu dans un collège de la ville de Chennai (sud). Une fois revenu au pouvoir, a-t-il affirmé, le parti du Congrès réservera un tiers des postes dépendant de l’Etat aux femmes et fera voter une loi pour imposer le même quota en ce qui concerne les sièges à la chambre basse du Parlement national.
Pendant ses dix ans au pouvoir avant la victoire de Narendra Modi en 2014, le parti du Congrès n’a pas réussi à faire adopter une telle loi. A l’issue des élections de 2014, seules 61 femmes ont été élues à la chambre basse du parlement, qui compte 543 députés. Il s’agit cependant du plus grand nombre de parlementaires femmes depuis l’indépendance de l’Inde en 1947.
A LIRE : Prix Nobel : disparité hommes-femmes
Selon un rapport de la Banque mondiale, un peu plus d’un quart seulement des femmes en Inde ont un emploi, contre près de 80% des hommes, et elles ne génèrent que 17% du PIB de la troisième économie d’Asie. Entre 2005 et 2012, environ 20 millions de femmes en Inde ont dû quitter leur emploi, essentiellement à cause de leurs responsabilités familiales et de discriminations au travail, souligne ce rapport.