La lutte de la Chine contre le terrorisme

L’auteur de cet article est l’ambassadeur de Chine en Indonésie.

Xiao Qian, l'ambassadeur de Chine en Indonésie

Xiao Qian, l’ambassadeur de Chine en Indonésie

J’ai été étroitement lié à l’islam pendant une grande partie de ma vie. Dans ma ville natale, Taiyuan, capitale de la province du Shanxi, se trouve une célèbre mosquée appelée l’ancienne mosquée Taiyuan, qui remonte à plus de 1300 ans. C’est maintenant un site culturel clé sous la protection de l’État. Ma famille habite juste à côté.

Beaucoup de mes voisins, camarades de classe et amis étaient musulmans. Après avoir rejoint le ministère des Affaires étrangères chinois à Beijing, j’ai rencontré de nombreux collègues musulmans, dont l’actuel ambassadeur de Chine au Bahreïn, M. Anwaer, un musulman ouïgour.

Il y a plus de 20 millions de croyants musulmans, 57000 membres du clergé islamique et 35000 mosquées en Chine. Conformément à la Constitution, tous les citoyens chinois jouissent de la liberté de croyance religieuse.

La splendide civilisation islamique fait partie intégrante de la civilisation humaine. Les civilisations chinoise et islamique partagent une histoire séculaire. Depuis les temps modernes, la Chine et le monde islamique se sont toujours prêtés soutien et coopération avancée, ce qui constitue un exemple pour les échanges entre civilisations.

Les relations entre la Chine et les pays islamiques ont connu une croissance rapide ces dernières années. Depuis 2013, le président chinois Xi Jinping a visité 16 pays islamiques. Au total, 29 pays islamiques ont établi un partenariat stratégique ou une relation de coopération avec la Chine. Il y a cinq ans, le président Xi a proposé pour la première fois l’initiative Belt and Road (La nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la Route, un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et l’Europe en passant par le Kazakhstan et la Russie) au Kazakhstan et à l’Indonésie, deux pays très importants du monde islamique.

Aujourd’hui, la Chine a signé des documents de coopération avec 80% des membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour la construction conjointe de l’initiative Belt and Road. Le monde islamique dans son ensemble est le troisième partenaire commercial de la Chine.

Depuis l’Antiquité, le Xinjiang est une région multiethnique où coexistent différentes religions. On y trouve l’ensemble des 56 minorités ethniques qui coexistent en Chine. Les grandes religions telles que l’islam, le bouddhisme (y compris le bouddhisme tibétain), le christianisme, le catholicisme et le taoïsme coexistent avec d’autres religions locales.

Aujourd’hui, le Xinjiang compte environ 13 millions de musulmans, 24400 mosquées, 29000 membres du clergé et huit écoles religieuses. Selon les calculs, il y a une mosquée pour 530 musulmans au Xinjiang, soit l’une des densités les plus élevées au monde.

Xinjiang 20190312Le Xinjiang d’aujourd’hui est un endroit magnifique, richement doté, harmonieux et paisible. Mais cela n’est pas venu facilement. En fait, le terrorisme, l’extrémisme et le séparatisme sévissent depuis longtemps au Xinjiang. Depuis les années 1990, le Mouvement islamique du Turkestan oriental et d’autres forces terroristes ont planifié, organisé et mené des milliers d’attaques terroristes violentes, notamment des attentats à la bombe, des assassinats, des empoisonnements volontaires, des incendies criminels, des agressions, des troubles et des émeutes, faisant de nombreuses morts parmi les membres de différents groupes ethniques et religieux, y compris les musulmans, ainsi que des dommages matériels incommensurables.

Particulièrement en 2009, les émeutes du 5 juillet à Urumqi ont fait 197 morts, plus de 1,700 blessés et des dégâts matériels colossaux. Entre 2003 et 2016, il y a eu huit autres attaques terroristes violentes dans le Xinjiang, qui ont fait 120 morts et plus de 400 blessés.

Il est juste de dire que la question liée au Xinjiang n’est pas religieuse, mais plutôt politique. C’est la manifestation de la lutte entre unité et sécession, paix et violence, et c’est une question de principe concernant la souveraineté, la sécurité et l’intégrité territoriale de la Chine. Par conséquent, le gouvernement chinois a pris des mesures pour lutter résolument contre le terrorisme, l’extrémisme et le séparatisme et, entre-temps, une attention particulière a été accordée à la prévention de l’association des activités terroristes violentes et de l’extrémisme religieux avec des groupes ethniques ou des religions spécifiques.

En s’appuyant sur les expériences de la communauté internationale en matière de lutte contre le terrorisme et en s’adaptant aux conditions locales, le Xinjiang a déployé des efforts soutenus dans la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation. L’une des mesures efficaces consiste à dispenser une formation professionnelle gratuite sur une base de volontariat à ceux qui risquent d’être influencés par des idées extrémistes.

En apprenant la langue, les lois et les compétences nationales de la Chine, les stagiaires abandonneraient volontairement le terrorisme et les idées extrémistes, éliminant ainsi le terrain propice à la propagation du terrorisme et de l’extrémisme. Les stagiaires dans les écoles professionnelles sont rémunérés pour leur travail. Les coutumes et habitudes de divers groupes ethniques et leurs croyances sont respectées et protégées.

Pendant qu’ils sont à l’école, les stagiaires peuvent contacter leur famille par vidéoconférence, rendre visite à leur famille presque toutes les semaines et les familles peuvent également leur rendre visite. Après avoir obtenu leur diplôme, les écoles professionnelles orienteront les stagiaires vers les entreprises locales en fonction des compétences acquises, afin que ces derniers puissent trouver un emploi, gagner leur vie et bien vivre.

Les pratiques passées ont prouvé que la formation professionnelle était viable et bien accueillie par les habitants du Xinjiang. Aujourd’hui, la sécurité publique du Xinjiang s’est sensiblement améliorée. Depuis 2016, il n’y a pas eu un seul incident de terrorisme violent. Les gens se sentent maintenant beaucoup plus en sécurité et les activités religieuses des différentes religions bénéficient désormais d’une protection plus efficace.

Il n’y a pas si longtemps, 12 ambassadeurs étrangers en Chine, principalement originaires de pays islamiques, et la presse étrangère en poste à Beijing se sont rendus au Xinjiang. Ils ont applaudi l’efficacité des écoles professionnelles dans l’élimination de l’extrémisme et ont estimé qu’une telle pratique méritait d’être reprise par d’autres pays.

M. Yousef Aldobaie, conseiller du secrétaire général de l’OCI, s’est également rendu dans de nombreux endroits du Xinjiang. Il a déclaré: « Les écoles professionnelles que j’ai vues sont très différentes de ce que les médias occidentaux décrivent. Ce sont de belles écoles, propres et ordonnées. La Chine respecte le monde islamique et je suis impressionné par le fait que différents groupes ethniques, ainsi que des musulmans et des non-musulmans, cohabitent en harmonie dans le Xinjiang ».

Dernièrement, j’ai noué de nombreux échanges avec divers groupes en Indonésie, notamment les autorités centrales et locales, le congrès, les médias, des groupes religieux et des jeunes. Je leur ai parlé de la politique religieuse de la Chine et de ce qui se passe réellement au Xinjiang. En général, après avoir appris la vérité, des amis indonésiens ont exprimé leur compréhension et leur respect pour la partie chinoise.

À la mi-février, une délégation des principaux groupes islamiques indonésiens, notamment Nahdlatul Ulama, Muhammadiyah et le Conseil indonésien des oulémas (MUI) s’est rendue dans le Xinjiang. Peu de temps après, une délégation des médias indonésiens composée de Kompas, Antara, Metro TV, Detik, Liputan6 et d’autres se sont également rendus au Xinjiang. Leurs visites ont permis aux amis indonésiens d’en apprendre davantage sur la situation réelle au Xinjiang.

L’islam est un lien pour l’amitié sino-indonésienne et la grande majorité des musulmans vivant dans les deux pays ont participé et contribué aux relations sino-indonésiennes. La Chine et l’Indonésie se sont entendues et se soutiennent mutuellement sur des questions concernant nos intérêts fondamentaux, telles que l’intégrité et la souveraineté territoriales, et la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Davantage d’amis indonésiens peuvent se rendre en Chine et avoir ainsi une image complète et objective de la situation réelle au Xinjiang et mieux comprendre et respecter ses tentatives et ses efforts pour lutter contre le terrorisme et éliminer l’extrémisme.

source:http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2019/03/les-efforts-de-la-chine-pour-lutter-contre-le-terrorisme.html