Les députés britanniques ont rejeté d’extrême justesse mercredi l’option d’une sortie de l’Union européenne sans accord, mais le risque d’une rupture brutale plane toujours si Londres ne parvient pas à s’entendre avec Bruxelles.
312 députés ont voté contre cette possibilité tandis que 308 ont voté pour. Ce vote n’en représente pas moins un nouvel échec pour la première ministre Theresa May, qui avait proposé un texte différent de celui qui a été adopté, excluant également un « no deal » mais sans l’enlever définitivement de la table.
Les députés doivent à présent se prononcer jeudi, dans leur troisième vote de la semaine, sur une demande de report « limité » du Brexit. Celle-ci devra cependant obtenir l’aval de l’Union européenne, qui presse le Royaume-Uni de préciser ce qu’il veut. Le rejet d’une sortie sans accord n’a pas non plus éloigné « le nuage d’incertitude » décrit par le chancelier de l’Échiquier mercredi quant à l’avenir du pays. Dans ce contexte incertain, l’institut officiel OBR a réduit à 1,2 % sa prévision de croissance pour 2019.
Près de trois ans après avoir voté, en juin 2016, pour quitter l’Union européenne, le Royaume-Uni, profondément divisé, ne parvient pas à se décider sur la manière de partir. Les députés ont repoussé une seconde fois mardi l’accord de retrait de l’Union européenne, laborieusement négocié pendant 17 mois entre Theresa May et les dirigeants de l’UE. Comme l’a résumé le ministre de l’Environnement Michael Gove mercredi, jusqu’à présent la Chambre des communes a été très bonne pour dire non », mais « elle doit désormais décider ce qu’elle veut ».