Le Caracas officiel et l’opposition se sont accusés mutuellement de la gigantesque panne de courant qui a paralysé le Venezuela depuis le 7 mars, le premier l’attribuant à une « cyber-attaque » et la seconde à la « négligence » et à la « corruption ».
Tandis que les communications revenaient à Caracas, le gouvernement a affirmé mardi que le courant était rétabli dans la plupart des régions du pays, à l’exception du grand ouest et de certains Etats du centre.
Dans la soirée, le président Nicolas Maduro a proclamé la « victoire » dans la « guerre élecrique » lancée selon lui par les Etats-Unis avec la complicité de l’opposition. Il a annoncé la création d’une « commission d’enquête présidentielle » pour laquelle il sollicitera « l’aide de l’ONU, de la Chine, de la Russie, de l’Iran, de Cuba, pays qui ont une grande expérience des cyber-attaques », a-t-il souligné.
Mais les communications restaient difficiles entre Caracas et les autres villes du pays. Et la population est éreintée par la course aux vivres et surtout à l’eau, sommée de payer le moindre achat en dollars.
Oubliant un instant la faim, la soif, le courant coupé et la défaillance des services de base, une foule compacte a acclamé mardi à Caracas l’opposant Juan Guaido qui a promis de « sortir le Venezuela de la pénombre, très vite ».
C’était la deuxième fois depuis le début, jeudi, de la panne d’électricité géante qui a paralysé le pays que le chef de l’opposition, qui s’est proclamé président par intérim le 23 janvier, convoquait la population dans les rues.