Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a dit craindre jeudi de voir une transition démocratique en Algérie virer à une transition vers l’islamisme, une «menace» selon lui «sous-estimée» par la France.
«Prenons garde. Que Bouteflika ne se représente pas, tant mieux; qu’il parte, c’est une nécessité. Mais attention à ce que le chaos ne s’installe pas en Algérie, car pour la France l’installation de l’islamisme en Algérie serait une catastrophe», a estimé M. Wauquiez cité par l’AFP.
Rappelant les printemps arabes, il a souligné qu’«au début on s’est tous réjouis; à l’arrivée on a eu le chaos, et ce chaos a affecté l’Europe».
«Surtout, ma crainte, c’est qu’à l’occasion d’une transition démocratique, il ne faut pas que ce soit les ennemis de la démocratie qui gagnent. Une transition démocratique en Algérie bien sûr, c’est ce qu’il faut attendre, mais veillons à ce que ça ne ne tourne pas à une transition (vers) l’islamisme. Il ne faut jamais oublier qu’Hitler est arrivé au pouvoir par le biais des élections», a-t-il insisté.
«Ma grande préoccupation, c’est la menace de l’islamisme, qui est la menace essentielle, qu’on sous-estime beaucoup dans notre pays», a-t-il ajouté.
Interrogé sur la demande de Marine Le Pen au gouvernement de suspendre l’octroi de visas aux Algériens pour prévenir un éventuel «afflux migratoire», il a jugé que «le problème» n’est pas celui de leurs visas mais celui, plus large, du fait qu’il y a «aujourd’hui trop d’immigration par rapport à nos capacités d’intégration».
«Quand Marine Le Pen dit, profitant des événements en Algérie, pour faire un peu de buzz, il faut s’attaquer juste aux questions de visas des Algériens, je réponds non. Il faut s’attaquer globalement à la question des visas et de l’immigration dans notre pays», a précisé le patron des Républicains.