France : Les gilets jaunes veulent supprimer les avantages des présidents à la retraite

Les avantages dont les anciens Présidents de la République bénéficient après leur retraite ont été en partie réduits par François Hollande en 2016. Le sujet refait surface aujourd’hui, dans le cadre de la crise des Gilets jaunes qui semblent décidés à continuer dans cette droite ligne.

Le grand débat engagé dans le contexte du mouvement de protestation, organisé initialement pour exiger l’annulation de la taxe carbone, soulève actuellement de nombreuses questions, notamment celle du fonctionnement des institutions. Pour élargir le cadre du débat, les Gilets jaunes ont lancé leur propre plateforme, le-vrai-debat.fr., où ils examinent l’idée de mettre fin aux privilèges accordés aux anciens chefs d’État.

La Tribune indiquait dans un article paru dès octobre 2016 que les anciens Présidents coûtaient à la République plus de 10 millions d’euros par an. Selon une recherche réalisée par l’ancien député socialiste René Dosière, «Valéry Giscard d’Estaing reste le plus coûteux: 3,9 millions d’euros, suivi de Nicolas Sarkozy, 3,3 millions d’euros. Jacques Chirac est l’ancien Président qui coûte le moins, 2,4 millions».Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont droit à «des locaux meublés et équipés, dont le loyer, les charges et les frais généraux sont pris en charge par l’État», précise pour sa part le site Legifrance.

C’est François Hollande qui a décidé de revenir sur la question. Un décret réduisant certains privilèges a été inscrit au Journal officiel en octobre 2016.

«Pendant les cinq années qui suivent la cessation de leurs fonctions, il est mis à disposition des anciens Présidents de la République sept collaborateurs permanents […] ainsi que deux agents de service, appartenant à la fonction publique ou rémunérés par l’État sur contrat […] Au-delà des cinq années qui suivent la cessation de leurs fonctions, il est mis à disposition des anciens Présidents de la République trois collaborateurs permanents […] ainsi qu’un agent de service», selon le document.

Le Monde avait alors précisé que l’appartement de fonction meublé était conservé, mais que seulement deux personnes y seraient affectées. Plus de voiture de fonction avec les deux chauffeurs ni de voyages gratuits en première. Les «frais de réception et de déplacement» ne seront pris en charge par l’État que lors d’activités spécifiques à leurs fonctions d’anciens chefs d’État.Le 15 mars, les débats seront clos au niveau local. Ceux qui désirent participer sur Internet ont jusqu’au 18 mars pour le faire. Ensuite, 18 conférences régionales doivent précéder la grande synthèse d’avril. Les «garants» du débat ont déploré ce mardi les interventions répétées d’Emmanuel Macron et des membres du gouvernement dans la consultation, qui ont, selon eux, pu renforcer la méfiance des Français.