Pékin bloque à l’ONU des sanctions contre un chef islamiste

Pékin a fait suspendre aujourd’hui à l’ONU un processus de sanctions demandé par Londres, Paris et Washington contre le chef du groupe islamiste Jaish-e-Mohammad (JeM) basé au Pakistan et responsable d’une attaque au Cachemire le 14 février ayant tué au moins 40 paramilitaires indiens, selon des diplomates.

Dans un message au Conseil de sécurité, au dernier jour d’une procédure permettant de soulever des objections à la demande occidentale formalisée le 27 février, la Chine a indiqué avoir «besoin de plus de temps pour examiner» les sanctions requises à l’encontre de Masood Azhar, selon l’un d’entre eux. La suspension décidée par la Chine peut durer neuf mois, a indiqué une autre source en précisant que l’Inde avait essayé ces dernières semaines d’avoir des «parrains» pour soutenir la demande occidentale et contrecarrer une éventuelle obstruction chinoise.

Le groupe Jaish-e-Mohammad a revendiqué l’attaque du 14 février, la plus meurtrière depuis le début de l’insurrection séparatiste contre New Delhi en 1989. Elle avait entrainé en représailles une frappe indienne contre un camp d’entraînement présumé du JeM sur le sol pakistanais. Des combats aériens indo-pakistanais avaient suivi, avec la capture par le Pakistan d’un pilote indien libéré après deux jours.

Lundi, la police indienne a affirmé avoir abattu un des responsables de l’attaque suicide, après avoir annoncé le 18 février la mort du cerveau de l’attentat et de deux autres membres du JeM. La semaine dernière, le Pakistan avait assuré avoir procédé à des dizaines d’arrestations incluant des membres du JeM mais l’Inde a mis en doute cette annonce.