Joseph Dunford : « Washington ne devrait pas renoncer à la doctrine sur la frappe nucléaire préventive »

Contrairement à l’avis de certains députés démocrates, Washington ne devrait pas renoncer à la doctrine sur la frappe nucléaire préventive, a déclaré jeudi le chef d’État-Major des armées, Joseph Dunford, devant le Comité des forces armées du Sénat aux États-Unis.

Le chef d’État-Major des armées des États-Unis s’est fermement opposé à un changement dans la politique militaire américaine, selon lequel les États-Unis ne seraient pas les premiers à recourir à leurs armes nucléaires en cas d’éventuel conflit avec un adversaire, relate The Washington Times.

Selon lui, la politique actuelle est «la politique appropriée», contrairement à ce qu’estiment certains candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020, notamment la sénatrice Elizabeth Warren (Massachusetts), qui a sponsorisé en janvier dernier un projet de loi visant à inscrire dans la loi le non-recours à l’arme nucléaire en premier, à aucun moment et en aucune circonstance.Le Pentagone, quant à lui, s’oppose depuis longtemps à l’intégration de ce principe dans sa stratégie nucléaire.

«Je ne prendrai aucune décision en vue de simplifier les processus de prise de décision ennemis. Je peux également imaginer des situations où nous pourrions retirer cette option [recours à une frappe préventive, ndlr] au Président», a-t-il conclu.

Le 2 février, le Pentagone a publié sa nouvelle «Revue de la posture nucléaire» dans laquelle il se dit préoccupé par le développement des forces nucléaires russes. Parmi les autres menaces potentielles sont cités la Corée du Nord, l’Iran et la Chine. Moscou juge que la prise de position en question revêt un caractère de confrontation et est orientée contre la Russie.Moscou aura recours à l’arme nucléaire uniquement en cas de frappe nucléaire lancée contre son propre territoire, a déclaré Vladimir Poutine dans le cadre de la 15e édition du club de discussion Valdaï à Sotchi. Cela veut dire que la Russie est prête à employer son arme nucléaire «uniquement si nous sommes persuadés qu’un agresseur potentiel a lancé une attaque contre la Russie», a expliqué le dirigeant russe.