Le Parlement européen demande aux Etats membres et à la Commission européenne de suspendre les négociations d’adhésion avec la Turquie.
Le rapport des eurodéputés dénonce les différentes atteintes à l’Etat de droit et à la séparation des pouvoirs. Pour la rapporteure du texte, la sociale-démocrate Kati Piri, l’UE « doit rester fidèle à ses valeurs ». Mais elle ajoute que les 28 doivent dans le même temps soutenir les démocrates en Turquie. La parlementaire chrétienne-démocrate Renate Sommer est plus ferme. Une adhésion de la Turquie est « impossible ». L’Allemande rappelle que la nouvelle constitution turque est « anti-démocratique et donc anti-européenne ».
Les députés soulignent leur inquiétude après l’arrestation de 150 000 personnes dans les semaines qui ont suivi la tentative de coup d’Etat en juillet 2016. Parmi ces incarcérations 78 000 ont fait l’objet de poursuite pour terrorisme sans preuve convaincante. Pour l’eurodéputée portugaise sociale-démocrate, Ana Gomes, c’est le moment « d’imposer un embargo sur les armes en Turquie ». Le rapport condamne aussi la répression des autorités turques contre la presse qui a entrainé la fermeture de 160 médias et l’arrestation de centaines de journalistes. Pour l’élue écologiste Rebecca Harms ce texte « n’est pas la fin d’un processus avec la Turquie mais c’est un signal pour ceux au pouvoir en Turquie qui oublient les principes démocratiques ». Les Européens auront l’occasion de faire part de leurs préoccupations le 15 mars lors du Conseil d’association avec la Turquie.