Les autorités chinoises ne demandent pas à ses entreprises de se livrer à des activités d’espionnage, a assuré vendredi le Premier ministre Li Keqiang, au moment où le géant des télécoms Huawei fait l’objet de soupçons, particulièrement aux États-Unis.
« Nous n’avons jamais fait cela et nous ne le ferons jamais », a déclaré M. Li lors de sa conférence de presse annuelle à l’issue de la session plénière de l’Assemblée nationale populaire (ANP, le parlement chinois). « Cela ne serait pas conforme à la loi chinoise et ce n’est pas ainsi que la Chine agit », a ajouté le chef du gouvernement. Washington a entrepris de convaincre ses alliés de ne pas utiliser d’équipements Huawei pour l’installation des réseaux mobiles de cinquième génération (5G), disant redouter que les équipements du géant chinois des télécoms puissent être utilisés par Pékin à des fins d’espionnage. Pékin rejette ces accusations et a fait part de son soutien la semaine dernière à une plainte déposée par Huawei contre les États-Unis pour l’avoir banni des achats d’équipements effectués par les organes administratifs américains. Washington a accru la pression cette semaine sur ses alliés européens, menaçant de cesser de coopérer avec l’Allemagne en matière de renseignement si ce pays s’équipe en matériel Huawei. Le fondateur de Huawei, désormais l’un des deux ou trois premiers vendeurs mondiaux de smartphones, est un ancien ingénieur de l’armée chinoise. Une loi adoptée en 2017 oblige les entreprises chinoises à coopérer avec le gouvernement en matière de sécurité nationale.