Européennes : Loiseau «ne joue pas la comédie»

La ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau, dont la déclaration de candidature aux élections européennes a surpris jusque dans la majorité, a affirmé aujourd’hui qu’elle ne s’engageait pas par «narcissisme échevelé» mais pour empêcher que le Rassemblement national «fasse un bon score» le 26 mai.

La numéro deux du Quai d’Orsay, qui avait démenti plusieurs fois ces dernières semaines toute velléité de conduire la liste de La République en marche (LREM) et du MoDem, a fait cette annonce au terme d’un débat avec la présidente du RN, Marine Le Pen, jeudi soir sur France 2 dans le cadre de «L’Emission politique».

La manière employée – «poussive» pour certains – a suscité des interrogations dans les rangs de la majorité. «Certains ont pu écrire que j’étais mauvaise comédienne, ça tombe bien parce que je ne jouais pas la comédie», a répliqué Nathalie Loiseau lors d’une conférence de presse avec Simon Coveney, vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères irlandais.

«On ne dit pas facilement, ni à la légère, au revoir à ce type de responsabilités, et je crois prendre au sérieux les fonctions que le président de la République m’a confiées en ayant eu ces hésitations dont je lui ai fait part, dont j’ai fait part au premier ministre, dont je me suis ouverte à tous ceux qui m’ont encouragée à penser à cette candidature, qui m’ont entourée de conseils et de pressions amicales», a-t-elle plaidé. Nathalie Loiseau a précisé qu’Emmanuel Macron, qui rentrait jeudi d’une tournée en Afrique, «était au courant» qu’elle envisageait de se déclarer prochainement.

«Ces pressions amicales, a-t-elle poursuivi, je les ai entendues, à vrai dire elles étaient plus agréables que d’entendre de partout qu’il valait mieux n’importe qui plutôt que Nathalie Loiseau.» «Ça n’est pas par narcissisme échevelé que je me suis rendue à ces conseils». «C’est très précisément pendant le débat d’hier que j’ai entendu tellement de contre-vérités mais aussi que j’ai mesuré tellement de risques qu’un parti – qui se dit nationaliste mais qui travaille activement au déclin de notre pays dans l’Union européenne – fasse un bon score aux élections du 26 mai (…) que je n’ai finalement pas hésité à prendre un risque», a-t-elle déclaré.

La ministre, qui n’avait pas prévenu les dirigeants de la majorité de son choix jeudi, a dit s’en remettre à leur assentiment et assuré qu’elle serait «heureuse» tout à la fois si sa candidature était retenue ou si dans le cas contraire elle devrait réintégrer le ministère des Affaires européennes.