La pression économique initiée par Washington et ses alliés européens aurait dû être une «mesure punitive» pour la Russie «agressive», mais les sanctions n’en ont finalement profité qu’aux bénéfices, a écrit la professeure de sciences politiques de l’Université du Commonwealth de Virginie, Judy Twigg.
Selon elle, il s’est finalement avéré que les mesures restrictives visant à détruire l’économie russe avaient eu un effet bénéfique. Elle cite à titre d’exemple le complexe agro-industriel de la Fédération de Russie qui, grâce aux sanctions anti-russes, n’a fait que raviver sa vie.«Les sanctions ont aidé la Russie, ce qui lui a permis de rétablir le secteur alimentaire, qui souffre depuis longtemps. De nombreux investisseurs, qui n’étaient même pas intéressés par l’agriculture auparavant, lui ont porté une attention particulière », écrit le professeur, rappelant que les contre-sanctions moscovites y ont contribué, interdisant l’importation de produits alimentaires de l’Union européenne.
Mme Twigg estime que tout cela est un cadeau pour l’agriculture russe.
En outre, poursuit-elle, l’effet était si inattendu qu’un « certain nombre de représentants des sphères de l’économie russe, qui ne sont que partiellement liées au complexe agro-industriel, ont également commencé à demander des sanctions ». C’étaient en particulier des confiseurs, explique le professeur. Les fabricants de produits de chocolat ont proposé de limiter les importations de produits en provenance d’Europe.
En conclusion, Judy Twigg a noté que la Russie dispose de vastes territoires pouvant être utilisés pour des terres agricoles et que le secteur agricole lui-même donnera une impulsion à d’autres secteurs de l’économie. Dans cette guerre de sanctions, Moscou avait « quelques pas d’avance », a-t-elle déclaré.