États-Unis : La formation de pilote d’avion de ligne devient de plus en plus douteuse

Beaucoup de pilotes de Boeing 737 Max n’étaient pas informés de façon appropriée sur les particularités de ces avions et ont appris à les manipuler sur des iPad, relate The New York Times.

Tandis que les pilotes passent habituellement des heures à s’entraîner sur des simulateurs de vol coûteux, beaucoup de ceux qui pilotaient les Boeing 737 Max n’ont utilisé à ces fins qu’un iPad, selon les informations du New York Times.

Les syndicats de pilotes des sociétés Southwest Airlines et American Airlines, poursuit le journal, ont à plusieurs reprises demandé à Boeing de mettre au point un simulateur pour le modèle Max. Cependant, leurs demandes sont restées lettre morte, car la société et la Federal Aviation Administration sont parvenues à la conclusion que les pilotes n’avaient pas besoin d’entraînement supplémentaire et se sont contentées de les informer sur les problèmes éventuels ainsi que sur le fonctionnement du nouveau logiciel.«Ils [Boeing, ndlr] étaient en train d’assembler l’avion et de travailler à sa conception», a déclaré le président de l’association de pilotes de Southwest Airlines, Greg Bowen. «Les données nécessaires pour assembler un simulateur de vol n’étaient pas disponibles avant que l’avion ne soit prêt à voler».

En outre, ajoute le journal, le groupe de pilotes qui testait le nouveau Boeing 737 Max a rédigé une notice d’utilisation de 13 pages sur les différences entre ce modèle et son prédécesseur, y compris au niveau du tableau de bord et des turbines. Toujours est-il qu’il n’a pas évoqué les particularités du nouveau logiciel MCAS, lequel dirige «le nez» de l’avion vers le bas sous certaines conditions. Quelques semaines avant l’écrasement d’un avion de ligne Lion Air, la société Boeing s’était engagée à reconfigurer le logiciel, sans toutefois organiser de cours d’entraînement supplémentaires pour les pilotes. Après la catastrophe, les spécialistes ont constaté que le MCAS pouvait s’activer sans raisons apparentes, notamment si les détecteurs fournissent des données erronées, conclut The New York Times.

Le 10 mars, un Boeing 737 MAX 8 de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines, avec à son bord 157 personnes, s’est écrasé au sud-est d’Addis-Abeba sans laisser de survivants. En octobre dernier, un Boeing 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air s’était abîmé en mer de Java, tuant 189 personnes.