Macron : les «gilets jaunes» au cœur du débat avec des intellectuels

La crise des «gilets jaunes» a d’emblée occupé le cœur du débat entre Emmanuel Macron et 64 intellectuels ce soir à l’Elysée, où des chercheurs, professeurs, experts ou essayistes ont interrogé le chef de l’Etat sur sa politique et l’état du pays.

Lors de cette soirée coorganisée avec France Culture, sans durée fixée par avance, le chef de l’Etat a souligné qu’il avait tenu à maintenir ce rendez-vous malgré les violences de samedi. «Je me suis beaucoup posé la question : est-ce que nos concitoyens vont comprendre qu’on tienne ce débat à l’Elysée après ces terribles événements sur les Champs-Elysées ? Oui au carré. Car de moins en moins de monde est dans la rue le samedi» et «ceux qui ont initié cette crise sont des gens qui veulent détruire les institutions, pas des manifestants», a-t-il lancé. «Interrompre ce débat c’était dire que quand la violence absolue s’exprime un jour, on n’aurait plus le droit de réfléchir le jour d’après. J’assume totalement le caractère essentiel de cette discussion, car je ne veux pas réduire la vie de notre nation à une réponse d’ordre public», a-t-il ajouté.

Répondant au premier intervenant, l’écrivain Pascal Bruckner, qui réclamait le retour de l’ordre public, Emmanuel Macron a expliqué que si le droit de manifester était protégé, les violences du samedi étaient le fait d’«émeutes de casseurs, qui ne savent plus pourquoi ils sont dehors sauf détruire».

Manifestations interdites sur les Champs Elysées en cas de présence d’«ultras», préfet de police de Paris remplacé, contraventions alourdies : le premier ministre Édouard Philippe a annoncé aujourd’hui une batterie de mesures pour répondre aux violences ayant marqué la dernière manifestation des «gilets jaunes» à Paris.

Interrogé ensuite sur la création d’un revenu universel, la taxation des plus aisés, le creusement des inégalités ou encore la transition écologique, le chef de l’Etat a, comme lors de chacune de ses réunions dans le cadre du grand débat, défendu ses choix politiques, comme celui d’aider les entreprises pour créer des emplois ou de refuser l’idée de «décroissance».