Alors que Xi Jinping sera en Italie en visite d’État à partir du 21 mars, six mois après l’accord historique conclu entre la Chine et le Vatican, il est possible de s’interroger sur une rencontre entre le pape et le Président chinois à cette occasion.
Vu l’importance du volet chinois dans la politique du Saint-Siège, les éventualités même les plus inattendues sont possibles, a estimé Stanislav Stremidlovski, spécialiste des rapports internationaux du Vatican.
«Beaucoup en Occident n’apprécient pas du tout l’amélioration des relations entre la Chine et le Vatican. […] Aussi, le Saint-Siège parle-t-il le moins possible de ses projets concernant ses rapports avec Pékin […] pour que les adversaires du rapprochement entre la Chine et le Vatican ne puissent torpiller lesdits projets», a déclaré l’expert.
En dépit des pressions exercées par l’Occident, le pape reste fidèle à sa politique traditionnelle en vue d’établir des liens harmonieux avec les catholiques de Chine, a indiqué un autre interlocuteur de l’agence, Boris Malychev, du Centre d’étude des religions à l’Université humanitaire de Russie.
«Le pape n’est pas l’homme de l’Occident et ne fait par conséquent pas trop attention à l’avis des dirigeants européens et des États-Unis sur bien des questions, notamment sur celle du rapprochement avec la Chine», a-t-il relevé.
Et d’ajouter que le pape François jugeait nécessaire de surmonter la division de l’Église catholique en Chine, en établissant l’harmonie parmi les catholiques.
«La Chine a elle aussi intérêt à normaliser et à promouvoir les relations avec le Vatican, car cela renforcera son prestige sur la scène internationale», a résumé le Russe.
Des contacts entre la Chine et le Vatican sont permanents, mais ils n’ont toujours pas convenu des conditions définitives requises à l’établissement des relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège, a signalé pour sa part Jia Leying, directeur de l’Institut des relations internationales près l’Université linguistique de Chine.
«Aussi, est-il difficile de dire si une rencontre spontanée [entre le pape et le Président chinois, ndlr] serait finalement possible», a affirmé l’expert.
De son côté, Wang Yiwei, de l’Institut des relations internationales auprès de l’université Renmin de Chine, a souligné que le principal était la tendance à l’amélioration des relations entre la Chine et le Vatican.
«L’amélioration des relations bilatérales correspond aux intérêts des deux parties. Le pape adopte une attitude amicale par rapport à la Chine. Pour sa part, Pékin accorde une importance particulière au dialogue culturel avec le Saint-Siège et à ses activités religieuses. Quoi qu’il en soit, la Chine et le Vatican n’ont pas encore établi de relations diplomatiques. Serait-il convenable dans ces conditions de tenir un tel sommet? […] Cette question demande une réflexion et une analyse», a relevé le Chinois.
Le Vatican et Pékin ont signé le 22 septembre dernier un accord sur la nomination des évêques catholiques en Chine. Le 8 septembre, le pape François a levé les sanctions pesant sur sept évêques illégitimement ordonnés des années plus tôt, les réintégrant ainsi dans la communion de l’Église catholique.