Alors que le gouvernement doit désormais analyser les contributions au grand débat national, 86 % des Français se prononcent en faveur d’une réorientation de la politique économique et sociale, selon un sondage publié mercredi.
Près de quatre Français sur cinq (78 %) se prononcent également pour la rénovation des « institutions et de la démocratie » et ils sont 64 % à juger souhaitable d’organiser un référendum « sur une ou plusieurs propositions issues de ce débat », contre 23 % d’un avis contraire.
Mais les Français souhaitent qu’un éventuel RIC, l’une des revendications prioritaires des « gilets jaunes », soit étroitement encadré et en particulier qu’il ne remette pas en cause « la Constitution ou les libertés fondamentales » (77 %).
Près de 2 millions de contributions sur la plateforme du grand débat
Le grand débat pour sortir de la crise est « une bonne chose » pour 58 % des personnes interrogées, contre 23 % d’un avis contraire. Mais ils sont aussi nombreux (71 %) à penser que le débat « est surtout un moyen de communication pour le président de la République et le gouvernement » et à juger qu’il était « nécessaire compte tenu des conflits sociaux récents ».
Emmanuel Macron opérera-t-il le virage économique et social réclamé par les Français ? Cela paraît peu probable, d’où la difficulté dans laquelle se trouve désormais le gouvernement à l’heure de décider des réponses au grand débat national.
Plutôt que lever le voile sur d’éventuelles orientations, le gouvernement préfère donc pour l’instant se féliciter des chiffres de la participation. La grand débat a recueilli 1 932 881 contributions sur la plateforme en ligne, tandis que 10 452 réunions d’initiative locale (RIL) ont été organisées sur le territoire entre le 15 janvier et le 15 mars, selon les chiffres dévoilés mardi par le ministre coanimateur de la consultation, Sébastien Lecornu, devant l’Assemblée nationale.
« Le débat n’est pas complètement terminé, des Conférences régionales citoyennes se tiendront encore, notamment en métropole, mais surtout en outremer, le week-end prochain », a poursuivi Sébastien Lecornu.
L’analyse des données a en revanche débuté et « ces données sont complètement disponibles en toute transparence pour toutes les formations politiques, tous les syndicats, tous les corps intermédiaires », a-t-il dit.