Mardi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé que son pays considère ce qui se passe en Algérie comme «une affaire interne». Il souhaite néanmoins que le pays «progresse dans son programme politique sans heurts». Auparavant, la France, les États-Unis et la Russie s’étaient également prononcé sur le sujet.
Après la France, les États-Unis et la Russie, la Chine a réagi officiellement à la crise politique qui secoue l’Algérie depuis le 22 février dernier, suite aux manifestations populaire qui dénoncent un 5e mandat du Président Abdelaziz Bouteflika et demandent un changement du système politique. S’exprimant lors d’un point de presse sur les questions internationales, Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a affirmé que son pays se refuse de «s’immiscer dans les affaires internes» de l’Algérie, tout en espérant qu’une solution politique «sans heurts» puisse émerger.
«La Chine a noté que le président algérien Bouteflika avait annoncé qu’il ne se représentera pas et organisera un dialogue national ouvert à tous pour faire avancer les réformes politiques», a déclaré le diplomate. «La Chine est attachée au principe de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des autres pays», a-t-il ajouté.
Évoquant le poids de ce pays Maghrébin et les graves conséquences que pourrait avoir sa déstabilisation sur toute la région, le responsable a souligné qu’«en tant que pays influent en Afrique et dans le monde arabe, la stabilité de l’Algérie est une question d’un intérêt fondamental pour son peuple et influe sur la paix et la tranquillité régionales». «Nous espérons sincèrement que le programme politique [annoncé par le Président Bouteflika, ndlr] de l’Algérie progressera sans heurts», a-t-il affirmé.
M.Shuang s’est exprimé sur les manifestations pacifiques qui appellent à un changement politique en Algérie. Il a indiqué que «nous pensons que le peuple algérien a la sagesse et la capacité de trouver une voie de développement compatible avec ses conditions nationales».Abdelaziz Bouteflika a confirmé dans un message diffusé lundi son intention de prolonger son 4e mandat au-delà de son terme constitutionnel du 28 avril, jusqu’à ce qu’un nouveau scrutin soit organisé à l’issue d’un processus de révision constitutionnelle.
Le Président avait précédemment déclaré qu’il entendait remettre ses pouvoirs à un successeur élu lors du scrutin organisé à l’issue d’une Conférence nationale qui se tiendra «dans un très proche avenir» et qui devra réformer l’Algérie, modifier la Constitution et mettre fin à la crise actuelle.Le 15 mars, des millions d’Algériens sont à nouveau descendus dans la rue pour protester contre la prolongation de fait du mandat de M.Bouteflika. Il s’agit des manifestations les plus imposantes dans le pays depuis le début de la contestation le mois dernier. De nouveaux appels sont massivement relayés sur les réseaux sociaux pour une nouvelle manifestation nationale le vendredi 22 mars.