L’activité des entreprises de la zone euro a été bien plus mauvaise qu’attendu en mars avec une contraction de celle du secteur manufacturier sans précédent depuis près de six ans, conséquence d’une forte baisse de la demande. La contraction de l’industrie a été en partie compensée par les services, dont la croissance a été toutefois relativement faible.
Mais tous ces indicateurs renvoient à une médiocre performance économique de la zone euro au premier trimestre, justifiant a posteriori les dernières décisions de la Banque centrale européenne (BCE): le report d’une hausse des taux jusqu’en 2020 au plus tôt et l’annonce de nouvelles injections de liquidités pour les banques.
L’indice IHS Markit des directeurs d’achats (PMI) composite, qui regroupe les secteurs de l’industrie et des services, a reculé à 51,3 en première estimation contre 51,9 en février et 52,0 attendu par les économistes interrogés par Reuters. «Il est évident que l’industrie est le principal point faible actuellement; la contraction manufacturière gagne en intensité et pèsera davantage sur l’économie au deuxième trimestre», dit Chris Williamson, chef économiste d’IHS Markit. «Dans quelle mesure le secteur des services peut-il venir à la rescousse? Il a certainement soutenu l’économie au premier trimestre mais il connait l’une de ses plus faibles croissances depuis 2016 et les indicateurs avancés ne sont pas particulièrement encourageants.»