France : Alexandre Benalla a demandé une autorisation de port d’arme «avec le soutien appuyé de la présidence de la République»

Un document favorable à l’Élysée n’a pas été joint au rapport du Sénat sur l’affaire Benalla, affirme BFM TV. Il s’agit d’un courrier de Patrick Strzoda au préfet de police de Paris d’alors dans lequel la présidence française demandait d’accorder à Alexandre Benalla une autorisation de port d’arme «dans le strict respect des textes».

Un courrier électronique censé prouver «la bonne foi» de l’Élysée n’a pas été joint au rapport du Sénat sur l’affaire Benalla, rapporte BFM TV.

Il s’agit du mail que Patrick Strzoda, directeur de cabinet du Président français, a adressé le 10 octobre 2017 à Michel Delpuech, préfet de police de Paris de l’époque. Dans ce message, la présidence française a demandé d’accorder à Alexandre Benalla une autorisation de port d’arme «dans le strict respect des textes». Bien que ce document ait été transmis début août dernier à la commission d’enquête du Sénat, il ne figure pas dans les annexes du rapport sénatorial rendu public le 20 février dernier. Dans ses conclusions, la commission a jugé que l’Élysée avait fait pression sur la préfecture de police afin qu’Alexandre Benalla obtienne cette autorisation.

«Nous n’avons pas tout joint, le volume était trop important et il y a eu de nombreux échanges de mail qui étayaient nos propos, au-delà de celui que vous citez», a expliqué Muriel Jourda, co-rapporteur de la commission, citée par BFM TV.

Selon le rapport en question, Alexandre Benalla a demandé une autorisation de port d’arme «avec le soutien appuyé de la présidence de la République» pour assurer une «fonction de protection rapprochée» du chef de l’État. L’Élysée a toujours démenti que l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron exerçait le métier de garde du corps.

Le 21 mars, le Sénat est entré en conflit avec l’Élysée en signalant au parquet de Paris les déclarations de trois collaborateurs de M.Macron, dont le secrétaire général Alexis Kohler et le directeur de cabinet Patrick Strzoda. Ils sont soupçonnés d’avoir masqué la vérité lors de leurs auditions par la commission d’enquête dans le cadre de l’affaire de l’ex-chargé de mission de l’Élysée.