Le ministre russe des Affaires étrangères s’est rendu à Saint-Marin pour une visite officielle, une première dans l’histoire des relations bilatérales.
Quel niveau le partenariat entre la Russie et Saint-Marin a-t-il atteint? Pourquoi la République de Saint-Marin n’a-t-elle pas décrété de sanctions contre la Russie, et pourquoi une statue de Iouri Gagarine a-t-elle été érigée dans les rues de sa capitale? Le secrétaire d’État pour les Affaires étrangères de la République, Nicola Renzi, a accepté de répondre à ces questions dans une interview au quotidien Kommersant.
En octobre dernier, la Russie et Saint-Marin ont célébré le 25e anniversaire de leurs relations diplomatiques. Comment décririez-vous leur niveau actuel?«Cet anniversaire a symbolisé une période très productive durant laquelle ont été établies d’excellentes relations, résultant d’une coopération intéressée aussi bien bilatérale que multilatérale. Nous comptons continuer d’avancer dans cette direction ouverte ensemble, et la rencontre avec Sergueï Lavrov permettra de souligner la volonté réciproque de développer, sur la base de l’amitié et du respect mutuel, une coopération toujours plus intense dans tous les secteurs: socioéconomique, politique et culturel».
Les fonctions d’ambassadeur de Russie à Saint-Marin sont assumées actuellement par l’ambassadeur de Russie en Italie, alors qu’à Moscou se trouve un consulat de Saint-Marin. Cependant, on entend parler de l’ouverture d’une représentation diplomatique de la république à Moscou. Est-ce vrai?
«A l’heure actuelle, nous sommes satisfaits par le travail de notre ambassadeur Marcello Beccari (ambassadeur de Saint-Marin en Suisse, également chargé des relations avec la Russie) et de notre consul à Moscou Vladimir Lisin.
Mais nous espérons qu’à terme nous pourrons renforcer davantage nos liens avec votre pays, voire même y ouvrir une représentation diplomatique.
Saint-Marin aspire à élargir ses horizons internationaux en direction de la Russie, un pays d’une immense ampleur territoriale et historique. Cela pourrait apporter des avantages supplémentaires pour notre petite république et couronner les résultats des relations diplomatiques de plus de 25 ans».Les Russes connaissent et apprécient Saint-Marin pour la nature pittoresque et les sites historiques, qui ont été découverts par les touristes russes encore dans les années 1990 grâce aux vols charters vers Rimini. Des problèmes ont été rencontrés durant une période avec ces vols. Ont-ils été réglés?
«Malheureusement, Saint-Marin n’a aucune influence sur la direction de l’aéroport international Federico Fellini de Rimini (Saint-Marin ne dispose pas de son propre aéroport international). Mais nous espérons que la reprise des vols directs en Fédération de Russie contribuera à relancer le flux touristique de Russie à destination de notre pays et inversement».
Dans quels secteurs, hormis le tourisme, coopèrent la Russie et Saint-Marin?
«Hormis le tourisme, la coopération économique entre nos pays pourrait s’étendre à l’avenir à des domaines tels que l’énergie, les finances, l’éducation, la science, le matériel, la culture, la santé, et le commerce».
Saint-Marin fait partie des rares États européens qui n’ont pas décrété de sanctions contre la Fédération de Russie. Est-ce que cela se reflète sur la coopération entre nos pays?«Saint-Marin est sur la voie d’une plus grande intégration à l’Union européenne, se sentant partie intégrante de la culture occidentale. A cet effet, nous menons depuis 2015 des négociations avec les structures européennes pour signer un accord d’association avec l’UE. Cependant, Saint-Marin n’a pas décrété de sanctions contre la Russie à cause d’un ancien principe qui a toujours été respecté et caractérise notre politique étrangère.
La république a toujours exprimé son désaccord avec les sanctions et les embargos, estimant que ces instruments avaient des conséquences néfastes, notamment pour les pays adoptant de telles mesures. Saint-Marin a toujours salué le dialogue comme étant le principe fondamental permettant de régler les conflits.
Notre véritable aspiration est de devenir le centre d’un dialogue permanent entre les partis et les pays afin d’aboutir à la paix et à l’entente entre les peuples».
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de la première visite du ministre russe des Affaires étrangères de l’histoire?
«Nous nous attendons à évoquer ensemble nos intentions et à trouver des solutions pour renforcer la coopération entre nos pays, ainsi que pour perfectionner et élargir les relations actuelles. Nous espérons notamment apporter une impulsion supplémentaire à nos relations diplomatiques en signant le Mémorandum d’entente entre le Secrétariat d’État pour les Affaires étrangères de Saint-Marin et le Ministère russe des Affaires étrangères».
Récemment, un nouveau monument a été érigé parmi les anciens monuments de Saint-Marin: le buste du premier cosmonaute Iouri Gagarine. Que signifie ce monument pour Saint-Marin et comment est-il perçu par les habitants et les touristes?«Le don que la Fédération de Russie a souhaité transmettre à Saint-Marin à l’occasion du 25e anniversaire des relations au plus haut niveau diplomatique, qui a coïncidé avec l’investiture des capitaines-régents (dirigeants de la république) le 30 septembre 2018, a souligné les liens productifs entre le plus grand pays et la plus ancienne république. Le buste de bronze de Iouri Gagarine a été accepté avec gratitude par l’Université de Saint-Marin, où il a été installé. Cela a symboliquement souligné les liens existants et la volonté de renforcer la coopération dans le domaine de l’éducation et notamment de la préparation de cadres dans l’économie réelle. Nous sommes convaincus que les touristes apprécient également à sa juste valeur ce symbole historique et universel de l’inventivité et du progrès».
Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur de l’article repris d’un média russe et traduit dans son intégralité en français.