La Serbie ne deviendra jamais membre de l’Otan, a déclaré ce samedi le ministre serbe de la Défense. Selon lui, son pays a pris la décision de rester neutre à la suite des bombardements de l’alliance en 1999.
Même si elle reste le seul pays européen ne faisant pas partie de l’Otan, la Serbie n’adhérera pas à l’alliance, a déclaré ce samedi le ministre serbe de la Défense Alexandre Vouline lors d’une conférence consacrée aux commémorations des 20 ans des bombardements de l’Otan.
«La Serbie a choisi d’être militairement neutre et nous ne deviendrons pas membre de l’Otan même si nous sommes le dernier pays européen qui ne fait pas partie de l’alliance», a-t-il déclaré.
Il a expliqué cette décision par la mémoire des bombardements de 1999.
«Nous avons fait ce choix parce qu’ils nous ont bombardés mais aussi, en premier lieu, parce que nous n’infligerons jamais sur ordre d’autrui ce qu’ils nous ont infligé. La Serbie a choisi d’être libre, la Serbie a choisi la neutralité», a-t-il déclaré.
En 1999, la confrontation armée entre les séparatistes albanais de l’Armée de libération du Kosovo et la police serbe avait abouti aux bombardements par l’Otan de la République fédérale de Yougoslavie (comprenant à l’époque la Serbie et le Monténégro). Les frappes aériennes de l’Otan s’étaient poursuivies du 24 mars au 10 juin 1999. Le nombre exact de victimes est inconnu. Selon les estimations des autorités serbes, les bombardements ont fait environ 2.500 morts, dont 89 enfants. Quelque 12.500 personnes ont été blessées. L’estimation des dommages matériels varie entre 30 et 100 milliards de dollars selon les sources.
L’opération militaire avait été lancée sans l’approbation du Conseil de sécurité de l’Onu, sur la base d’affirmations des pays occidentaux selon lesquelles les autorités yougoslaves se seraient livrées à des purges ethniques, créant ainsi une catastrophe humanitaire.