Les Comoriens votaient aujourd’hui pour une élection présidentielle qui semblait promise à l’autoritaire chef de l’État sortant Azali Assoumani, au grand dam de ses adversaires qui ont rapporté des incidents en plusieurs points du pays.
Tout au long d’une campagne qu’il a écrasée des moyens de l’État, Azali Assoumani, 60 ans, a répété qu’il comptait bien l’emporter dès le premier tour sur ses douze rivaux, nourrissant de forts soupçons de fraude.
Dès l’ouverture vers 08h00 (05h00 GMT) des 731 bureaux de vote de cet archipel de l’océan Indien, l’opposition a fait état de graves irrégularités dans les îles d’Anjouan, en majorité hostile au président, et de Mohéli. Un responsable de la Commission électorale (Ceni) a confirmé à l’AFP qu’une dizaine de bureaux de vote anjouanais avaient été saccagés.
Selon des témoignages recueillis sur place par l’AFP, ces échauffourées sont liées à la découverte d’urnes remplies et à l’interdiction faite à des assesseurs issus de partis de l’opposition d’exercer leurs fonctions.
«Dans la mesure où mes délégués ont été empêchés d’entrer dans les bureaux de vote (…) je ne reconnaîtrai jamais les résultats», a déclaré à la presse le candidat du parti Juwa, Mahamoudou Ahamada, après avoir voté dans l’île de la Grande Comore. «C’est une mascarade qui est en train de se jouer à Anjouan». «C’est un véritable coup d’Etat», a lancé un autre candidat, Ibrahim Mzimba, lui aussi avocat.