À la veille d’une visite de Benjamin Netanyahou aux États-Unis, Donald Trump s’est déclaré favorable à la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. La réaction négative de la Ligue arabe, de l’Iran, de la Turquie, de la Russie et de l’UE ne s’est pas fait attendre.
Se prononçant en faveur d’une reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur la partie occupée du plateau du Golan syrien, le Président états-unien a apporté son soutien à Benjamin Netanyahou, confronté aujourd’hui à une réélection incertaine, a déclaré Ejm Alrai, correspondant militaire et spécialiste de la lutte antiterroriste.
«Trump n’essaie même pas de le dissimuler bien qu’il ne doive pas s’ingérer dans les élections israéliennes. […] Son objectif est de sauver Netanyahou confronté à son plus grave problème à l’intérieur du pays: des accusations de corruption», a poursuivi l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que, préoccupé par sa réélection, Benjamin Netanyahou faisait preuve, pour sa part, d’irresponsabilité quant à la sécurité nationale de l’État hébreu.
«De tels propos [tenus par Donald Trump, ndlr] ne peuvent qu’inciter à plus d’agression contre Israël et les Israéliens. […] Cette déclaration peut être exploitée par les voisins d’Israël pour justifier n’importe quelles attaques contre l’État hébreu à l’avenir», a prévenu l’expert.
Selon ce dernier, aucune réaction militaire de la part de la Syrie n’est toutefois pas à craindre dans l’immédiat, le Golan étant territoire syrien.
«Quoi qu’il en soit, la Chambre des représentants et le Sénat peuvent bien approuver la volonté de Trump concernant le Golan occupé, car de nos jours, quiconque critique Israël ou n’est pas d’accord avec lui pourrait être accusé d’antisémitisme», a résumé M.Alrai.
Il a toutefois relevé que les Nations unies ne l’accepteraient jamais, la Russie et la Chine s’y opposant le plus fermement.
«Néanmoins, l’invasion américaine de l’Irak, les frappes aériennes contre la Libye et l’occupation de l’est de la Syrie par les militaires des États-Unis ont été réalisées sans l’aval de l’Onu. Les États-Unis se croient sans doute au-dessus du droit international», a rappelé l’analyste.
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump balaie de la main les conventions internationales pour apporter son soutien au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, aujourd’hui confronté à une réélection incertaine: en décembre 2017, il avait reconnu unilatéralement Jérusalem comme la capitale d’Israël.
Israël a conquis une grande partie du Golan lors de la guerre des Six Jours en 1967 et l’a incorporée à son territoire en 1981, mais la communauté internationale n’a jamais reconnu cette annexion.