20 ans après que le Premier ministre russe de l’époque, Evguéni Primakov, a inscrit son nom dans l’histoire en s’opposant aux raids de l’Otan sur la Yougoslavie, son petit-fils a estimé que l’Alliance doit subir un châtiment pour ses agissements.
En visite à Belgrade, Evguéni Primakov, député et petit-fils de l’ancien chef du gouvernement russe, a estimé que l’Otan «devrait tôt ou tard […] subir un châtiment pour les crimes qu’elle a commis, conformément au droit international».
Il y a 20 ans son grand-père et homonyme, le Premier ministre russe Evguéni Primakov, a ordonné le retour imminent à Moscou de son avion qui faisait alors route vers les États-Unis en apprenant que l’Otan avait commencé ses raids sur la Yougoslavie.
Aujourd’hui, son descendant tient à rappeler les dégâts causés par les raids otaniens, dénonçant l’absence de l’aval de l’Onu pour ces bombardements.«Elle [l’Otan, ndlr] a à plusieurs reprises violé le droit international, déclenché des guerres, y compris au-delà de ses frontières, sur le territoire d’autres pays, et la Serbie a été la première de cette suite», a indiqué le député.
«Selon les statistiques, près de deux kilogrammes de fer sont en moyenne tombés sur chaque citoyen yougoslave, si on recense les bombes larguées dessus», a-t-il ajouté.
À l’occasion des commémorations des 20 ans du début des bombardements de la Serbie par l’Otan, le ministère russe des Affaires étrangères a publié sur son site un communiqué qualifiant cette intervention de «tache de honte». Selon la diplomatie russe, l’alliance a «torpillé les mécanismes garantissant la paix et la sécurité en Europe».
En 1999, la confrontation armée entre les séparatistes albanais de l’Armée de libération du Kosovo et la police serbe avait abouti aux bombardements par l’Otan de la République fédérale de Yougoslavie (comprenant à l’époque la Serbie et le Monténégro). Les frappes aériennes de l’Otan s’étaient poursuivies du 24 mars au 10 juin 1999. Le nombre exact de victimes est inconnu. Selon les estimations des autorités serbes, les bombardements ont fait environ 2.500 morts, dont 89 enfants. Quelque 12.500 personnes ont été blessées. L’estimation des dommages matériels varie entre 30 et 100 milliards de dollars selon les sources.L’opération militaire avait été lancée sans l’approbation du Conseil de sécurité de l’Onu, sur la base d’affirmations des pays occidentaux selon lesquelles les autorités yougoslaves se seraient livrées à des purges ethniques, créant ainsi une catastrophe humanitaire.