Une opération incroyable a permis de sauver la victime, un Ukrainien poignardé lors d’une discussion alcoolisée sur l’aire de l’A7.
Le drame s’est déroulé sur l’aire de Morières : véritable miraculée, l a victime, un routier ukrainien, a été poignardée en plein coeur.
« Mon client est un miraculé », s’exclame le bâtonnier Franck Gardien qui a tenu à faire citer au procès qui s’ouvre ce matin devant la Cour d’assises de Vaucluse le chirurgien qui a sauvé la vie de Volodymyr Demidov. « Dans la littérature médicale, il n’y a qu’un autre cas au monde survenu aux Etats-unis… » précise l’avocat.
Les faits remontent au 27 mai 2017. Ce jour-là Zdzislaw Podolak un chauffeur routier polonais âgé de 60 ans, a rejoint sur l’aire autoroutière de Morières-les-Avignon trois chauffeurs ukrainiens avec qui il a consommé de l’alcool. Un autre polonais s’est joint au groupe et a entamé une discussion politique sur le président Duda et son parti qui a donné lieu à une première altercation au cours de laquelle Zdzislaw Podolak lui a porté des coups de poing au visage, avant une réconciliation avec de la vodka et du vin. Mais, au moment de la préparation du repas, alors qu’ils étaient attablés, Zdzislaw Podolak aurait porté sans raison deux coups de couteau à son voisin de gauche : Volodymyr Demidov, un routier ukrainien employé par un transporteur polonais, s’était effondré en sang.
Un ambulancier de profession, employé le week-end à la station essence de l’aire autoroutière, est intervenu alors. Il a fait un point de compression au niveau de la plaie thoracique tout en appelant les secours. Placé en réanimation, la victime, dont le pronostic vital était engagé, a pu être sauvée par le chirurgien qui est parvenu a suturer une plaie transfixiante au niveau du coeur. Un véritable exploit médical !
Interpellé dans la cabine de son camion par les gendarmes, qui ont dû utiliser un pistolet à impulsion électrique pour le maîtriser, Zdzislaw Podolak, qui avait une alcoolémie de 2,57 grammes par litre de sang, a contesté avoir voulu tuer le routier ukrainien en précisant se souvenir qu’il lui aurait dit que « les Polonais avaient peur de tout et qu’il allait tuer ma famille ». Cet homme, accusé de tentative de meurtre, se trouve en état de récidive légal pour avoir été condamné le 3 janvier 2014 en Angleterre à 30 mois de prison et 3 ans d’interdiction de conduire après un accident mortel de la circulation.
Le procès s’est ouvert le 25 mars matin sous la présidence de Florence Tréguier. Le bâtonnier Franck Gardien pour la partie civile, l’avocat général Pierre Cramier au soutien de l’accusation. Me Charlotte Perez en défense. Le verdict est attendu demain en fin de journée.