Les décrochages de portraits du Président de la République pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement a provoqué un «zèle policier», écrit Mediapart. Les gardes à vue et auditions se multiplient, jusqu’à l’implication du Bureau de lutte antiterroriste et la prise d’empreintes digitales et d’ADN.
Dans toute la France, des portraits d’Emmanuel Macron ont été décrochés dans des mairies; une action pour dénoncer l’inaction du gouvernement sur les questions climatiques et sociales. Depuis le premier décrochage, 276 militants ont participé à une trentaine d’actions et 27 portraits ont été décrochés, annonce Mediapart.
Cette action, initiée par le mouvement écologiste ANV-COP21, a entraîné une réaction acharnée des autorités: 45 cinq personnes ont été auditionnées par la gendarmerie et la police, dont 23 lors d’auditions libres et 22 lors de placements en garde à vue. 16 perquisitions ont été menées. Quatre procès se tiendront concernant vingt personnes, avance le média.Ces mesures résultent d’ordres émanant du sommet de l’État, témoigne un mail du directeur général de la gendarmerie nationale, adressé à la gendarmerie de Lorient et qui a «fuité» sur les réseaux sociaux avant que Le Monde ou Reporterre n’en parlent.
RECAP' des actions #SortonsMacron
👉Nous dénonçons l'inaction climatique d'un gouvernement avide de beaux discours.2⃣6⃣ portraits présidentiels réquisitionnés 🖼️
2⃣1⃣ gardes à vues
1⃣4⃣perquisitions
1⃣4⃣personnes poursuivies en procèsEn savoir plus : https://t.co/57kB5aE0ZW pic.twitter.com/wV7nGRhIjZ
— ANV-COP21 (@AnvCop21) March 21, 2019
«Ces « directives concernant les vols de portraits présidentiels dans les mairies » demandent notamment qu’une procédure de flagrance soit « systématiquement ouverte » et invitent les gendarmes à « recueillir les plaintes des maires ou, à défaut, celles des préfets » ainsi qu’à « prendre attache avec le BLAT [Bureau de lutte antiterroriste, ndlr] afin de déterminer les modalités à mettre en œuvre pour chercher la responsabilité morale de l’association »», détaille l’enquête de Mediapart.
Le média a recueilli les témoignages de personnes placées en garde à vue pour «décrochage». Ces derniers évoquent la pression exercée par les gendarmes lors des interrogatoires: gardes à vue de plusieurs heures, perquisitions, convocations au tribunal, et même prise d’ADN et d’empreintes digitales.