La question du retour des djihadistes de la zone irako-syrienne se pose à son tour à la Tunisie

La question du retour des djihadistes de la zone irako-syrienne se pose à son tour à la Tunisie. Un expert militaire tunisien se prononce catégoriquement contre leur rapatriement. Cité par le site Tunisie Numérique, il a appelé les autorités tunisiennes à «leur retirer la nationalité».

S’exprimant sur le cas des Tunisiens ayant combattu dans les conflits à l’étranger, Ali Zermadini, expert en sécurité militaire, a appelé à déchoir ces combattants de «leur nationalité tunisienne», selon le site d’information Tunisie Numérique. Il a par ailleurs conseillé au gouvernement tunisien de poursuivre en justice ces personnes dans les zones où elles combattent avant qu’elles ne reviennent en Tunisie.

M.Zermadini a estimé qu’«il était nécessaire que la Tunisie retire la nationalité aux terroristes tunisiens qui se trouvent dans les foyers de tension», appelant «à la poursuite de ces personnes sur les lieux du crime».

Évoquant la question du retour de ces combattants en Tunisie et les risques que ceci pourrait avoir sur la sécurité et la paix dans le pays, l’expert a affirmé que «le retour de ces personnes aura un impact considérable sur la sécurité nationale de la Tunisie», précisant que «les risques de ce retour sont nombreux et diversifiés».Dans le même sens, le spécialiste a averti qu’en cas de retour de ces personnes au pays, il sera difficile pour les autorités de les réintégrer dans la société et de les placer sous le contrôle des forces de sécurité. «L’État avec ses capacités matérielles et humaines n’est ni en mesure de les intégrer, ni de les suivre, ni de les surveiller», a-t-il affirmé.

A contrario, le Maroc a d’ores et déjà rapatrié certains de ses ressortissants, félicités par les États-Unis. En effet, dès le mois de février, Donald Trump s’était adressé via Twitter aux pays européens, notamment au Royaume-Uni, à la France et à l’Allemagne, leur demandant de rapatrier de Syrie et de déférer à la justice les extrémistes de Daech*.«Les États-Unis demandent à la Grande-Bretagne, à la France, à l’Allemagne et à d’autres alliés européens de reprendre plus de 800 djihadistes de Daech* capturés en Syrie et de les traduire en justice», a-t-il écrit, ajoutant que le «califat» était sur le point de tomber.

La Tunisie ferraille contre le terrorisme depuis le printemps 2011, au lendemain des troubles consécutifs à la chute du pouvoir de Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011. Après une série d’attentats spectaculaires entre 2015 et 2016 et le démantèlement de plusieurs dizaines de cellules terroristes, le pays a connu une nette accalmie sécuritaire dans les régions urbaines.Quelques dizaines d’éléments terroristes se concentrent néanmoins sur une partie de la bande occidentale du pays, aux frontières avec l’Algérie, avec laquelle la coopération antiterroriste s’est intensifiée ces dernières années.

*Organisation terroriste interdite en Russie