Des députés du Bundestag veulent le renvoi de l’ambassadeur américain

Des députés allemands du parti de gauche Die Linke ont réclamé aujourd’hui un débat parlementaire sur un éventuel renvoi du remuant ambassadeur américain, accusé de s’immiscer dans les affaires intérieures allemandes.

Ces élus ont adopté une motion réclamant un débat à la chambre basse allemande, le Bundestag, pour déclarer «persona non grata» Richard Grenell, un farouche partisan du président Donald Trump, selon ce texte, révélé par le quotidien Bild, et dont l’AFP a obtenu une copie. Le débat pourrait avoir lieu la semaine prochaine.

Grenell ne dérange pas seulement les députés de gauche. Le vice-président du Bundestag, Wolfgang Kubicki (Parti libéral, FDP) avait récemment estimé qu’un ambassadeur n’avait «pas à émettre de telles critiques publiques» et à s’ingérer dans les affaires intérieures d’un Etat. Les députés Die Linke invoquent dans leur motion, transmise à l’AFP, la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui stipule que les ambassadeurs doivent éviter toute ingérence dans pays où ils sont en poste.

Ancien porte-parole des Etats-unis à l’ONU, Richard Grenell, 52 ans, est ambassadeur à Berlin depuis avril 2018. Il s’est distingué depuis par ses prises de position tranchées, via notamment le réseau social Twitter, qu’il utilise abondamment comme le président américain, pour faire passer des messages. Depuis son entrée en fonctions à Berlin, il a suscité des crispations en menaçant le gouvernement ou les entreprises allemandes de sanctions dans différents dossiers.

Il s’est ainsi élevé pêle-mêle contre la baisse des dépenses militaires allemandes, la participation au chantier du gazoduc russe Nord Stream 2, ou encore la participation de l’équipementier chinois Huawei à la mise en place de la future 5G. Il avait aussi appelé dès son entrée en fonction au printemps 2018 à un retrait d’Iran des entreprises allemandes. «Ce comportement n’est pas de nature à promouvoir des relations amicales entre l’Allemagne et les États-Unis», résument les élus de Die Linke.