Lors d’une conférence de presse, le ministre marocain des Affaires étrangères a affirmé que son pays souhaitait des relations «équilibrées» avec les pays du Golfe, avec «un souci de part et d’autre» de les préserver. Dans le cas contraire, le Maroc se réserve le droit de changer ses positions, car «c’est une affaire de souveraineté», a-t-il ajouté.
Les relations entre le Maroc et les monarchies du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, devraient se «faire dans les deux sens» et non «à la carte», brassant toutes les questions d’intérêt commun, a déclaré Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il s’est exprimé jeudi 28 mars lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue jordanien à Rabat. Le diplomate a affirmé que la politique étrangère de son pays était une «affaire de souveraineté».
M.Bourita a tenu a rappelé que Rabat souhaitait préserver et renforcer ses relations avec tous les pays du Golfe, en particulier avec Riyad et Abou Dhabi. «Du point de vue du royaume du Maroc, les relations avec les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont toujours été des relations historiques profondes», a-t-il déclaré, rapporte l’agence officielle marocaine Maghreb arabe presse (MAP). «Le Maroc a toujours tenu à les préserver et les renforcer», a-t-il souligné.
Dernièrement, le ministre a annoncé la révision de l’engagement de son pays dans la guerre au Yémen, dans le cadre de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite et à laquelle les Émirats arabes unis prennent part. Dans ce sens, le responsable a affirmé qu’«il peut arriver qu’on ne soit pas d’accord sur certaines questions, la politique étrangère étant une affaire de souveraineté». «Au Maroc, elle est, en outre, fondée sur des principes et des constantes», a-t-il ajouté, selon MAP.Pour Nasser Bourita, les relations entre États devraient être fondées sur un principe d’équité dans lequel chaque pays devrait trouver son compte.
«La coordination devrait se faire dans les deux sens», a-t-il affirmé, indiquant qu’«elle ne doit pas être à la carte, elle doit couvrir toutes les questions importantes au Moyen Orient comme en Afrique du Nord, à l’instar de la crise libyenne». «La préservation de cette relation devrait être un souci de part et d’autre. Si ce n’est pas le cas, il serait normal que toute les alternatives soient examinées», a-t-il conclu, selon la même source.
En février, une crise diplomatique est née entre Rabat et Riyad suite à l’entretien accordé par M.Bourita à la chaine qatarie Al Jazeera. Lors de cette interview, le ministre avait indiqué que l’engagement de son pays dans le conflit au Yémen, sous la direction de la coalition arabe menée par Riyad, avait «changé».
Par ailleurs, le ministre marocain a également laissé entendre que Rabat avait refusé de recevoir en novembre 2018 le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane lors de sa tournée dans certains pays maghrébins (Algérie, Tunisie et Mauritanie).Une semaine après l’entretien du chef de la diplomatie marocaine avec Al Jazeea, la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya a diffusé un documentaire sur le conflit du Sahara occidental. Dans ce reportage, la chaine de télévision affirme que le Maroc a «envahi le Sahara [occidental, ndlr] après le départ des colonisateurs espagnols en 1975».