Le « gilet jaune » Eric Drouet, qui réfute tout rôle de leader dans le mouvement, a été condamné vendredi à Paris à 2.000 euros d’amende, dont 500 avec sursis, pour l' »organisation » de deux manifestations parisiennes « sans déclaration préalable » en décembre et janvier.
« C’est une décision qu’on regrette. Je peux déjà le dire, on va faire appel », a réagi son avocat, Khéops Lara, devant la presse.
Le chauffeur routier de Melun n’était pas présent pour entendre son jugement, « pour des raisons professionnelles » selon son défenseur.
Cette décision intervient à la veille du 20e samedi de mobilisation de ce mouvement social entamé mi-novembre, auquel ne participera pas Eric Drouet qui avait annoncé il y a deux semaines que l’acte 18 était sa dernière manifestation.
Lors de l’audience, le 15 février, le parquet avait requis un mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende à son encontre. Eric Drouet avait nié avoir organisé des manifestations samedi 22 décembre et mercredi 2 janvier à Paris.
« Je n’ai aucun rôle d’organisateur ou de leader dans ce mouvement », « je suis juste un relais », avait assuré ce père de famille de 34 ans, qui fut l’un des initiateurs de la première mobilisation nationale des « gilets jaunes » le 17 novembre en créant sur Facebook l’événement « Blocage national contre la hausse des carburants ».
Plusieurs messages qu’il avait envoyés sur les réseaux sociaux avaient été lus à l’audience. « On dira au dernier moment » le lieu de rassemblement, « nous irons où nous voulons aller », « c’est demain les amis. (…) Dans le respect de la loi mais pas plus ».
« Eric Drouet montre qu’il est un organisateur du mouvement » et devait donc faire une déclaration préalable de manifestation afin de « permettre de préserver l’ordre public », avait soutenu le procureur.
Le 22 décembre, Eric Drouet avait signé une déclaration préalable pour une manifestation à Versailles mais s’était finalement rendu à Paris et avait été interpellé non loin des Champs-Élysées.
Quant au 2 janvier, il avait affirmé qu’il voulait « juste se rendre au restaurant » avec des amis quand il a été interpellé près des Champs-Elysées.
Quelques heures avant, il déclarait toutefois dans une vidéo diffusée sur Facebook: « Ce soir, on va pas faire une grosse action, mais on veut choquer l’opinion publique ».
« Eric Drouet est une figure de la contestation, il n’a jamais contesté avoir un peu d’importance au sein des gilets jaunes », a commenté son avocat. « Peut on se retrouver en garde à vue pour être allé déposer des bougies à la Concorde et rejoindre des amis au restaurant ? Est-ce qu’on peut accepter ça ? », a-t-il interrogé.