Le premier tour de l’élection présidentielle tunisienne a été repoussé au 17 novembre pour éviter que le scrutin ne survienne durant le «mouled», jour férié marquant la naissance du prophète Mahomet à l’occasion duquel de nombreux Tunisiens se déplacent.
Le vote était fixé au 10 novembre initialement, mais plusieurs organisations avaient déploré la proximité avec ce jour férié qui devrait, selon le calendrier musulman, tomber aux alentours de cette date. «Le conseil de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a fixé la nouvelle date des élections présidentielles au 17 novembre 2019», a annoncé vendredi dans un communiqué Hasna Ben Slimane, porte-parole de cette instance indépendante chargée d’organiser les élections.
Lors du «mouled», les Tunisiens sont nombreux à rendre visite à leur famille et certains se rendent aussi à Kairouan, haut lieu de l’islam dans le centre de la Tunisie, des déplacements qui risquaient d’augmenter l’abstention aux élections. «Il s’agissait de sécuriser au mieux ces deux évènements, et de favoriser une bonne participation», a précisé à l’AFP Mme Ben Slimane, alors que l’abstention a dépassé les 60% en mai dernier, lors des premières élections municipales tenue en Tunisie depuis la révolution de 2011.
Comme en 2014, lorsque Béji Caïd Essebsi était devenu le premier président élu démocratiquement au suffrage universel, le scrutin présidentiel aura lieu quelques semaines après des élections législatives, programmées le 6 octobre 2019. Le deuxième tour pour la présidentielle sera organisé, s’il a lieu, dans les deux semaines suivant l’annonce des résultats du premier tour, a précisé l’Isie. Les inscriptions sur les listes électorales, qui visent à convaincre 3 millions de nouveaux électeurs, dont de nombreux jeunes, à rejoindre les 5,7 millions d’électeurs déjà inscrits, seront ouvertes du 10 avril au 22 mai. La Tunisie, seul pays à poursuivre sa démocratisation parmi ceux qui ont connu des soulèvements du Printemps arabe, vit depuis plusieurs mois déjà au rythme d’une campagne électorale tendue.