Les parties rivales en Libye pourraient pour la première fois trouver un accord concernant le contrôle de l’armée et former un gouvernement d’union nationale. Une avancée dans la crise est attendue d’ici deux semaines, selon le maréchal Khalifa Haftar, dont les forces dominent l’est libyen.
Khalifa Haftar, le commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL) qui domine l’est de la Libye a affirmé samedi soir que le pays verrait au cours des deux prochaines semaines une percée dans la crise qui le ravage depuis huit ans.
Selon la chaîne Al-Arabiya, ces propos sont intervenus en marge du Forum de la jeunesse organisée à Benghazi. Le maréchal a affirmé que l’avancée serait réalisée grâce à la formation d’un gouvernement d’union nationale, une démarche censée mettre fin à la scission actuelle entre les institutions de l’État. Cette déclaration de Khalifa Haftar va dans le même sens que le discours tenu samedi par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Selon le responsable onusien, cité par Reuters, plusieurs signes portent à croire que les deux dirigeants rivaux libyens pourraient pour la première fois trouver un accord concernant le contrôle de l’armée, l’une des principales pierres d’achoppement entre les parties.
Dans le même temps, le président de l’Union africaine Moussa Faki a annoncé samedi soir à Tunis la tenue en juillet à Addis Abeba d’une conférence de «réconciliation» entre les différentes parties libyennes afin de sortir la Libye du chaos.
Une autre conférence «nationale» sera organisée aussi du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le centre de la Libye, pour ouvrir la voie et fixer une date pour des élections législatives et présidentielle dans ce pays déchiré par les conflits. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est secouée par les divisions et les luttes d’influence entre milices et tribus.
Sur le plan politique, deux autorités se disputent le pouvoir dans ce riche pays pétrolier: le GNA, établi fin 2015 par un accord parrainé par l’Onu et basé à Tripoli, et une autorité rivale, installée dans l’est, contrôlé par l’Armée nationale autoproclamée par le maréchal Haftar.
Un accord interlibyen sur une constitution et la tenue d’élections est nécessaire pour parvenir à une stabilité des institutions et un retour de la sécurité mais aussi pour remettre sur pied l’économie du pays.