Après que le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a fini par reconnaître qu’un policier était responsable de la chute de la septuagénaire à Nice lors d’une manifestation des Gilets jaunes le 23 mars, le policier en cause a présenté ses «regrets» à la dame âgée tout en précisant qu’il avait agi dans le «strict respect des ordres».
Le policier mis en cause dans la chute de Geneviève Legay, militante d’Attac, au cours d’une manifestation interdite des Gilets jaunes à Nice, a exprimé ses «sincères regrets» à la septuagénaire. Pourtant, il a rappelé n’avoir agi que «dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie», a indiqué son avocat Me Verrier.
«Mon client tient à exprimer ses plus sincères regrets quant aux conséquences de l’intervention des services de police causées sur la personne de Mme Legay et aux blessures qu’elle a subies à cette occasion», a écrit l’avocat dans un communiqué dont l’AFP a pris connaissance dimanche.
«Il tient cependant à rappeler qu’il n’a agi que dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie, lesquels s’inscrivaient dans le cadre d’un rassemblement illégal, après trois sommations faites aux manifestants d’avoir à se disperser, qui leur ont clairement été exprimées et auxquelles ils n’ont pas déféré», a poursuivi l’avocat ajoutant que son client «n’a pas utilisé d’arme».Me Verrier est revenu sur les conditions dans lesquelles son client a été appelé à témoigner. Entendu dès le lundi suivant les faits, il a indiqué avoir effectivement poussé une personne qu’il pensait être un homme. «Confronté ultérieurement aux images de vidéosurveillance, il s’est immédiatement reconnu dessus et a alors pu constater que l’homme qu’il pensait avoir poussé était en réalité Mme Geneviève Legay», précise l’avocat.
Vendredi, à la suite de ce témoignage, le procureur de la République de Nice a ouvert une information judiciaire pour le chef de «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique», confiée à plusieurs juges d’instruction.
Samedi après-midi, un cortège de Gilets jaunes et de militants de gauche et d’associations s’est rendu jusqu’à l’hôpital en signe de soutien à la blessée. «Attention, il n’est pas question que ce policier prenne tout sur les épaules, il y a des donneurs d’ordres, il faut aller jusqu’en haut de la hiérarchie pour voir qui a donné l’ordre de charger», a estimé à cette occasion Delphine Parent, l’une des filles de la victime.
Au cours de cette même manifestation, celle-ci a également parlé de la santé de sa mère qui souffre de «violents maux de tête» et reste plongée «dans le noir total».Auparavant, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait fini par reconnaître qu’un policier était responsable de la chute de la septuagénaire à Nice lors d’une manifestation des Gilets jaunes.
Geneviève Legay, porte-parole d’Attac dans les Alpes-Maritimes et militante des Gilets jaunes, a été hospitalisée après l’acte 19 pour «hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l’os rocher droit, fracture de l’os pariétal droit, [et] fracture médico-sphénoïdale». Selon son avocat Me Arié Alimi cité par Mediapart, «lorsque Madame Legay s’est réveillée à l’hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu’une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c’était un caméraman qui l’avait bousculée, et non les forces de l’ordre».