Sous le mot d’ordre «Plus jamais de dictature», quelques milliers de personnes sont descendues dans la rue dimanche, au Bréseil, à l’occasion du 55e anniversaire du coup d’Etat militaire du 31 mars 1964, une date qui tient à coeur au président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Les appels à manifester de syndicats et mouvements de défense des droits humains se sont multipliés cette semaine sur les réseaux sociaux, après l’annonce du porte-parole de la présidence demandant que le coup d’État soit «commémoré comme il se doit» dans les casernes.
Une première manifestation a réuni environ 900 personnes, selon un photographe de l’AFP, en fin de matinée à Brasilia. Les manifestants brandissaient des banderoles montrant des photos d’opposants tués par le régime qui a sévi de 1964 à 1984. Sur une autre banderole, on pouvait lire : «ça aurait pu être une blague du 1er avril, mais la dictature était bien réelle», en référence à l’insistance du président Bolsonaro à défendre ce régime.
À Rio de Janeiro, environ 2000 personnes ont manifesté dans l’après-midi à Cinelandia, place emblématique du centre-ville. A Sao Paulo quelques centaines de manifestants étaient rassemblées au parc Ibirapuera, pour la plupart des proches de victimes du régime. «Ce n’est pas une date qui doit être commémorée. C’est un jour de deuil, de violence, ce cruauté», a affirmé à l’AFP Maria Fátima, enseignante à la retraite de 65 ans, qui a manifesté à Rio.
Une juge de Brasilia avait décidé vendredi d’interdire toute commémoration du coup d’Etat, considérant qu’elle est «incompatible avec le processus de reconstruction démocratique» promue par la Constitution de 1988, mais cette décision avait été annulée samedi par une cour d’appel.