Nouvelle-Zélande : le durcissement de la loi sur les armes voté en première lecture

Le Parlement néo-zélandais a très largement approuvé aujourd’hui en première lecture un durcissement de la loi sur les armes, une réforme décidée dans la foulée du carnage commis le mois dernier dans deux mosquées de Christchurch.

Au total, 119 parlementaires ont donné leur feu vert au projet de loi, qui sera encore l’objet de deux votes et prévoit notamment l’interdiction des armes semi-automatiques de type militaire (MSSA). Un seul élu a voté contre.

Le ministre néo-zélandais de la Police Stuart Nash a déclaré que le massacre commis par l’extrémiste australien Brenton Tarrant montrait que la législation actuelle sur les armes n’était pas adéquate. Le tueur, qui a fait le signe de reconnaissance des suprémacistes blancs lors de son inculpation, a abattu 50 fidèles le 15 mars, lors de la prière du vendredi dans deux mosquées de la grande ville de l’île du Sud. «Beaucoup trop de personnes dans ce pays ont accès à ces dangereuses armes à feu sans aucune raison légitime, ce qui représente un risque important pour la population», a déclaré Stuart Nash.

Moins d’une semaine après le carnage, la première ministre Jacinda Ardern avait annoncé l’interdiction des MSSA. Il faut généralement des mois pour que ce genre de loi passe, mais Jacinta Ardern a jugé le sujet d’une urgence telle qu’elle devait être votée d’ici le 11 avril. «Nous ne voulons plus voir d’attaque de ce type dans le pays», a déclaré Stuart Nash. «Nous sommes obligés d’agir vite.» D’autres mesures devraient être prises avant la fin de l’année parmi lesquelles, potentiellement, la création d’un registre des armes, un renforcement des contrôles préalables à la délivrance de permis de port d’arme ainsi que des exigences plus fortes en matière de stockage des armes.

Le gouvernement néo-zélandais estime à 13.500 le nombre d’armes semi-automatiques de type militaire au sein de la population. Il y en a environ 1,5 million d’armes dans le pays, soit 0,3 par personne. Le gouvernement a également annoncé son intention de durcir les législations relatives aux discours haineux.