La France n’envisage pas de «rapatriement collectif» des djihadistes français et de leurs familles retenus en Syrie même si cette «hypothèse» a un temps été étudiée, a affirmé aujourd’hui le ministre de l’Intérieur.
Libération affirme aujourd’hui que les autorités françaises avaient récemment établi une liste de 250 hommes, femmes et enfants retenus au Kurdistan syrien en vue des les rapatrier, avant de finalement renoncer par crainte notamment des réactions dans l’opinion publique.
«Il est logique que les services aient préparé toutes les hypothèses. Celle-ci était une des hypothèses préparées par les services», a commenté Christophe Castaner lors de la conférence de presse finale du G7-Intérieur à Paris. «Aucun rapatriement collectif n’a été envisagé pour être mis en oeuvre», a toutefois ajouté le ministre, réaffirmant que la France ne décidera de rapatrier des enfants de djihadistes qu’au «cas par cas» et niant que la position française soit dictée par l’opinion publique.
Cinq orphelins ont été rapatriés le 15 mars par la France depuis cette zone et une fillette de 3 ans, dont la mère a été condamnée à la perpétuité en Irak, l’a été le 27 mars. Réagissant aux informations de Libération, les avocats Marie Dosé et Martin Pradel, qui défendent des mères et des enfants de djihadistes français retenus en Syrie, ont déploré que la France ait «renoncé à prendre ses responsabilités pour satisfaire une opinion publique mal informée».
«Tout était prêt : la France avait fait le choix de prendre ses responsabilités en rapatriant tous les enfants et leurs mères détenus dans les camps du Kurdistan syrien», ont noté les deux avocats dans un communiqué, ajoutant qu’il n’était «plus temps de tergiverser» face aux dégradations des conditions de vie dans les camps en Syrie.
Depuis plusieurs semaines, les démarches se multiplient pour réclamer les retours d’enfants de djihadistes, un dossier sensible pour Paris. Au moins une autre famille a aussi saisi la justice administrative, tandis que deux avocats se sont tournés vers le Comité contre la torture de l’ONU pour qu’il oblige l’Etat français à rapatrier des enfants.