Le Premier ministre canadien a déclaré vendredi à Toronto avoir «assisté à un accroissement de l’ingérence» des pays étrangers, dont de la Russie. Cette déclaration a été faite environ deux semaines après que la justice américaine a annoncé que l’enquête de Robert Mueller n’avait pas révélé de complot entre la campagne de Donald Trump et Moscou.
À six mois des élections législatives au Canada, le Premier ministre du pays Justin Trudeau a mis en garde contre toute ingérence étrangère dans les processus démocratiques. Entre autres, il a accusé la Russie d’avoir été «à l’origine de nombreuses campagnes polarisantes» sur les réseaux sociaux.
«Au cours des dernières années, nous avons assisté à un accroissement de l’ingérence ou de l’implication d’acteurs étrangers dans les processus démocratiques. Nous avons très bien vu que des pays tels que la Russie étaient à l’origine de nombreuses campagnes polarisantes», a-t-il lancé vendredi lors d’un point de presse à Toronto.
Il a assuré que des mesures seraient prises pour que les élections soient «décidées par les Canadiens».
«Nous allons travailler très fort avec tous les services du renseignement et nos partenaires du monde entier pour veiller à ce que nos démocraties restent fortes pour toutes les voix qui s’y expriment», a-t-il précisé.
Plus tôt, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland avait aussi jugé «très probable» une ingérence étrangère dans les prochaines élections canadiennes.
«Nous sommes très inquiets. Nous estimons que l’ingérence est très probable et nous pensons que des acteurs étrangers mal intentionnés ont déjà probablement déployé des efforts en vue de perturber notre démocratie», a-t-elle déclaré vendredi en marge d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 en France.
Les législatives canadiennes doivent avoir lieu le 21 octobre prochain. En vue de ces élections, Ottawa a annoncé fin janvier la mise sur pied d’un groupe de travail sur les menaces visant les élections.
Fin mars, la justice américaine a annoncé que le rapport du procureur spécial Robert Mueller sur la prétendue ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016 n’avait révélé aucune preuve de complot entre la campagne de Donald Trump et Moscou. L’enquête de M.Muller a duré environ deux ans.
La Russie a à plusieurs reprises démenti toute ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays ainsi que toute tentative d’exercer une influence sur les processus électoraux. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié ces allégations d’«absolument infondées».