Les États-Unis ont révoqué le visa de la procureure générale de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, en réaction à l’ouverture possible d’une enquête sur des crimes de guerre présumés commis par de soldats américains en Afghanistan, selon la Bureau de la procureure.
Les États-Unis ont retiré son visa d’entrée à la procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), la Gambienne Fatou Bensouda, qui s’occupe de l’enquête sur des crimes de guerre présumés de soldats américains et de leurs alliés en Afghanistan, a annoncé le Bureau de la procureure.
«Nous pouvons confirmer que les autorités américaines ont révoqué le visa d’entrée aux États-Unis de la procureure. Nous comptons que cela ne devrait pas avoir d’incidence sur son voyage aux États-Unis pour s’acquitter de ses obligations vis-à-vis de l’Onu, y compris lors de réunions d’information régulières devant le Conseil de sécurité des Nations unies », indique un communiqué du Bureau.
Le document signale que Mme Bensouda n’est pas disposée à renoncer à sa mission.
«La procureure et son Bureau continueront de s’acquitter de cette obligation statutaire avec le plus grand engagement et le plus grand professionnalisme, sans crainte, ni faveur», a-t-il communiqué.
Début novembre 2017, Fatou Bensouda avait annoncé qu’elle allait demander aux juges l’autorisation d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit afghan, notamment par l’armée américaine.
Le 15 mars dernier, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, avait annoncé que ces restrictions s’appliqueraient au personnel de la CPI impliqué dans les éventuelles enquêtes de la Cour portant sur des citoyens américains sans préciser le nombre de personnes concernées ni leur identité.
«J’annonce une politique de restrictions de visas américains concernant les personnes directement responsables des enquêtes de la CPI contre des militaires américains. Cela inclut les personnes qui prennent ou ont pris des mesures pour demander ou faire avancer une telle enquête», a-t-il notamment déclaré.Les États-Unis ont renoncé à leur participation à la Cour pénale internationale qui avait commencé ses activités en 2002. La Chine, la Russie, l’Inde, l’Irak et la Libye ont fait de même.