Patricia Schnabel Ruppert, responsable de la santé du comté de Rockland, dans la lointaine banlieue new-yorkaise, reconnaît être « débordée »: depuis octobre, elle se bat contre une des pires flambées de rougeole que les Etats-Unis aient connues en 20 ans, sans arriver à l’endiguer.
Parmi ses combats quotidiens: répéter que le vaccin ne provoque pas de maladie, ni l’autisme, ou qu’il n’y a plus de tissu foetal dans la composition des vaccins depuis 50 ans… Autant de « théories scientifiques bidon » qui circulent dans ce comté de 300.000 habitants, où certains refusent de coopérer avec les autorités sanitaires et de signaler de nouveaux cas, déplore-t-elle.
En 27 ans de pratique de la médecine, cette épidémie est « l’un des plus grands défis auxquels j’aie été confrontée », dit Mme Ruppert.
Au dernier décompte vendredi, la maladie, officiellement éliminée aux Etats-Unis en 2000, avait frappé 167 personnes dans ce comté, dont neuf nouveaux cas cette semaine.
Soit la plus grande concentration de cas de rougeole aux Etats-Unis, sur les six foyers actuels recensés par les Centres pour la prévention des maladies (CDC), principal organisme américain de santé publique.
Les autorités du comté n’ont pourtant pas lésiné sur les moyens.