Plus de 2800 personnes ont été déplacées par les combats qui ont éclaté dans certains secteurs de la région de Tripoli, la capitale libyenne, a indiqué aujourd’hui le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Selon le rapport du HCR, «la majorité des familles déplacées ont pu être relogées chez des proches dans des zones plus sûres alors que d’autres ont été hébergées dans un camp à Tajoura», une ville côtière dans la banlieue de Tripoli.
En outre, le HCR, qui dit être présent sur le terrain, veut garantir la sécurité de ceux «détenus dans les zones d’affrontements en cours» en sollicitant l’aide des autorités pour installer les «individus vulnérables» dans un lieu sûr. «Cela est compliqué par l’accès sévèrement limité» à ces zones, déplore toutefois le HCR.
De violents combats ont opposé hier près de Tripoli les forces paramilitaires du maréchal Khalifa Haftar, qui veut conquérir la capitale, aux troupes du gouvernement d’union nationale (reconnu par la communauté internationale), malgré des appels internationaux à la cessation des hostilités. Hier, la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour la Libye, Maria Ribeiro, a «rappelé à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international (…) d’assurer la sécurité de tous les civils et de toutes les infrastructures civiles (…) afin de permettre l’accès sûr, permanent et sans entraves des aides humanitaires». Au moins 35 personnes ont été tuées depuis le début le 4 avril d’une offensive du maréchal Haftar contre la capitale libyenne, selon un nouveau bilan arrêté hier soir par le ministère de la Santé du GNA, basé à Tripoli.
Le ministre de la Santé, A’Hmid Omar a précisé que plusieurs civils comptaient parmi les victimes, sans en préciser le nombre. Par ailleurs, le HCR se dit «préoccupé pour la sécurité de milliers de réfugiés et de migrants toujours détenus arbitrairement (…) et pris en étau dans les zones de conflit». Pays riche en pétrole, la Libye est déchirée par de multiples conflits internes depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Le chaos qui y règne a encouragé des passeurs sans scrupules à organiser, pour des sommes colossales, le départ vers l’Europe de milliers de migrants, en grande majorité africains, sur des embarcations de fortune, contribuant à faire de la Méditerranée un vaste cimetière.